TRAITE EUROPEEN-LA MESSE N'EST PAS DITE

Publié le par Liberté 62

Liberté 62 n°767 - Le 27 Juillet 2007- 3 - Édito

 

Traité Européen... «La messe n’est pas dite» !

Par Bertrand Péricaud


Le «Traité Européen simplifié» va-t- il remplacer le «projet de constitution européenne» massivement rejeté par les peuples français et hollandais en 2005 ? A en croire les médias télévisés - qui d’ailleurs en parlent bien peu (on ne parle pas des choses qui fâchent Monsieur le Président !), la chose serait entendue. Grâce à Nicolas Sarkozy, tout ce qui posait problème dans le texte de la Constitution européenne, aurait disparu... jusqu’au terme même de Constitution. Les sectateurs de l’Europe, «ceux qui sautent comme des cabris en criant l’Europe, l’Europe, l’Europe...» comme le disait si bien le général De Gaulle, prennent vraiment les Français pour des imbéciles. Ils pensent qu’il suffit de changer l’emballage pour qu’on accepte leur produit, qu’on avait pourtant clairement refusé. Alors, finit la «constitution» et vive le «traité».

On retire la référence à la «concurrence libre et non faussée », mais on soutient l’orientation ultra libérale de la politique européenne. Et le «ministre des affaires étrangères» de l’Union européenne devient son «haut représentant». Nicolas Sarkozy, avec la complicité des grands médias, est en train de déployer un rideau de fumée. Son objectif : justifier une ratification par les seuls députés et sénateurs, de cette version, à peine modifiée, de la Constitution européenne.

Comme tous les démagogues, Sarkozy n’a peur que d’une seule chose : du peuple. Au Parlement et au Sénat, il dispose d’une large majorité UMP-UDF-PS pour faire adopter ce texte ; et d’une opportunité supplémentaire de continuer sa politique d’«ouverture» aux socialistes, si dévastatrice dans l’électorat de gauche. Alors, «la messe est-elle dite» ? Non ! Il faut se battre pour exiger l’organisation d’un référendum sur ce nouveau projet de traité européen.

Les Français avaient été consultés en 2005. Ils ont dit NON ! Il est donc tout à fait logique de présenter à leurs suffrages la nouvelle mouture de la constitution. Cette bataille, peut-on la gagner ? OUI le référendum de 2005 n’avait été organisé par Chirac, qu’à la suite d’une grande campagne organisée par le PCF. Lorsque nous l’avions lancée, bien peu croyait qu’elle aboutirait... et pourtant. Non seulement le président Chirac fût contraint de l’organiser, mais le peuple français a rejeté massivement ce texte, pourtant soutenu par toutes les forces politiques de «l’arc républicain, de l’UDF au PS en passant par l’UMP et les Verts... sans oublier le petit monde des journalistes de télévision.

Le Parti communiste français a décidé de lancer une grande campagne de pétitions à travers le pays, pour exiger le recours au référendum. Parmi les premiers signataires, on trouve les dirigeants de notre parti, comme Marie-George Buffet, Alain Bocquet ou Jacky Hénin, mais aussi des responsables syndicaux de premier plan, comme Didier Le Reste, secrétaire général du syndicat CGT des cheminots. C’est que cette question de la«Constitution Européenne» n’est pas affaire de «spécialistes». Elleconditionne l’évolution de notre vie de tous les jours, en institutionnalisant l’économie capitaliste, le libéralisme destructeurs des services publics, le dumping social à l’échelle d’un continent, la liquidation des acquis sociaux de la Libération et de 68. Une majorité existe dans ce pays pour rejeter ce nouveau projet. Battons nous pour que sa voix ne soit pas étouffée.

 

 

 

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