LA BATAILLE NE FAIT QUE COMMENCER

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Liberté 62 n°778 - Le 12 Octobre 2007- 3 -Édito

 

 

LA BATAILLE NE FAIT QUE COMMENCER

Par Jean-Michel Humez

 

LE 13 octobre, la CGT et de nombreuses associations appellent à manifester pour le droit à la santé, le refus de la franchise médicale, la réparation des accidents du travail et la reconnaissance des travaux pénibles. Le PCF soutient cette initiative et de nombreux militants communistes y participeront.

Cette nouvelle initiative, qui fait suite à d'autres depuis l'annonce de la mise en place de nouvelles franchises médicales, a pour but de démontrer que les salariés n'entendent pas se plier aux méthodes gouvernementales.Tous coupables ! Au moment d'en finir avec le principe de solidarité qui constitue depuis 60 ans, le coeur battant de notre système de sécurité sociale et de santé, c'est le mensonge d'État que le président de la République et son premier ministre ont l'aplomb d'asséner aux usagers, aux médecins, aux personnels de santé... Quelle meilleure façon en effet de faire passer les franchises médicales, - un minimum de 50 euros par assuré pour commencer ! - et le renforcement de l'ensemble des mesures déjà mises enoeuvre : forfait hospitalier à 15 euros ; un euro par consultation médicale : 18 euros par acte médical lourd... que de montrer du doigt les familles, les personnes âgées, les malades, les acteurs de la santé ? Le gouvernement veut prélever avec les franchises médicales plus de 800 millions supplémentaires dans la poche des Françaises et des Français, comme si la solution devait venir d'une perpétuelle fuite en avant dans l'accumulation des prélèvements opérés sur les ménages !

Cette ponction à laquelle les revenus les plus modestes - comme avec laTVA - sont les plus sensibles, ne résoudra d'ailleurs pas plus que les précédentes le déficit de la sécu, désormais proche de 12 milliards.

Nicolas Sarkozy feint de ne pas savoir où trouver l'argent pour la prévention,la recherche, les soins, l'hôpital... Pourtant, des solutions existent, à commencer par celles que vient de lui rappeler la Cour des comptes et son président Philippe Seguin qui stigmatise trois milliards au seul titre des stocks-options versés en avalanche aux dirigeants de grandes entreprises du CAC 40. Taxer les produits boursiers au même niveau que les salaires produirait 13 milliards d'euros. Obtenir que l'État s'acquitte de sa dette à la Sécurité sociale : 10 milliards d'euros. Récupérer la dette patronale : 1,9 milliard... Et que dire enfin des 15 milliards de cadeaux fiscaux consentis cet été, aux catégories les plus riches ?

Quinze milliards d'un côté, 12 milliards de prétendu déficit de la Sécurité sociale de l'autre. Les Français, qui savent compter et qui souffrent, sont majoritairement hostiles au nouveau recul que le pouvoir aux ordres du MEDEF entend lui imposer pour mieux concéder ensuite le secteur juteux de la santé à l'assurance privée. Pardi ! Une fois démantelée, mieux encore qu'en supprimant les malades, la sécu cesserait de creuser les trous... Plusieurs sections communistes du Pas-de-Calais (Rouvroy-Avion-Arras-Hénin-Beaumont...) ont déjà fait ou font signer la pétition contre les franchises médicales. Il s'agit désormais d'amplifier la démarche.

 

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