C'EST PARTI !

Liberté 62 n°780 - Le 26 Octobre 2007 - 7 – Social

LA MARCHE POUR L'EMPLOI A FAIT ÉTAPE À HARNES, À LENS ET AVION

C'EST PARTI !

Par Jean Michel Humez

Partis de Lille ce mercredi matin pour arriver à Paris samedi, les représentants des demandeurs d'emploi de notre Région sont porteurs de CV mais également des revendications pour l'avenir du Nord/Pas-de-Calais. Durant ces quatre jours, ils seront accompagnés par les élus communistes des départements traversés.

«TRAVAILLER PLUS POUR G A G N E R PLUS» : ainsi s'exprime Nicolas Sarkozy depuis plusieurs mois. À entendre son discours, la France serait ce pays où l'«on s'est fait une spécialité : l'interdiction de travailler.» Ils sont pourtant des millions, chômeurs, intérimaires, salariés à temps partiel imposé, qui voudraient travailler plus, si ce n'est travailler tout court. C'est ce que veulent exprimer les dizaines de marcheurs partis de Lille mercredi matin et dont le périple se terminera samedi matin à Paris, chargés de centaines de curriculum vitae à destination de Nicolas Sarkozy.

Mercredi, en fin de matinée, après une halte à Harnes, les marcheurs faisaient étape à Lens accueillis par des dizaines de militants et d'élus communistes du Pas-de- Calais. Ensemble, ils ont manifesté jusqu'à la sous-préfecture de Lens où une délégation d'élus et de demandeurs d'emploi a été reçue. C'est à Avion que fut pris le repas de midi avant de repartir en début d'après-midi pour la prochaine étape.

Durant ces quatre jours et àchaque étape, de multiples rencontres sont envisagées avec les élus communistes, des syndicalistes, des demandeurs d'emplois. Autant d'occasions d'exprimer clairement la question de la sécurisation des rémunérations, de l'accès à tous à un véritable travail et la nécessité d'obtenir une rémunération suffisante et stable au regard des besoins sociaux d'aujourd'hui.

Il faut voir la réalité en face. Aujourd'hui la vérité est celle-ci : c'est travailler plus et gagner moins. La France est devenue un pays de bas salaires. Plus de la moitié des salariés, c'est à dire 90 % de la population, gagne moins de 1500 euros. La précarité enfle le nombre de travailleurs pauvres estimés à 2,5 millions. Un ménage avec les 1.005 euros net d'un SMIC et les aides sociales dépassent à peine le seuil de pauvreté. Ces questions essentielles seront au coeur de ces quatre jours tant il est vrai que doit grandir la mobilisation pour faire cesser les prétentions de la droite et du grand patronat. Le capitalisme n'offre aucun avenir à la jeunesse mais il ne suffira pas d'égratigner le système pour changer la voie des salariés d'ici et d'ailleurs. Il ne doit pas s'agir de nouvelles réformes pour un traitement social du chômage.

Il s'agit d'une nouvelle manière de penser et d'agir. Le travail est un droit inaliénable et non une chance suspendue aux logiques meurtrières de la rentabilité capitaliste. Le travail, combiné à la formation peut être le vecteur d'un progrès de civilisation et d'épanouissement personnel, tout en devenant un moteur de création de richesses pour un développement de type nouveau : durable, sociale, solidaire. Nous reviendrons plus largement sur cette marche des demandeurs d'emplois la semaine prochaine. En attendant, souhaitons à tous ceux qui y participent quatre jours de fraternité et de combativité.

VENDREDI 2 NOVEMBRE,

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