STORA ENSO CORBEHEM - SIEX, LA FILIALE DE MAINTENANCE,LIQUIDÉE EN 2008

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Liberté 62 n°785 - Le 30 Novembre 2007 - 5 -
Social

 

 

STORA ENSO CORBEHEM

SIEX, LA FILIALE DE MAINTENANCE,

LIQUIDÉE EN 2008

 

Par Pierre Pirierros

 

 


L62-785-p5-html-m7d04014a.jpgL’ACTUALITÉ sociale ne connaît pas de répit à Stora Enso à Corbehem où l’on apprend que la filiale Siex (41 personnes) va disparaître dans les premiers mois de 2008 avec des licenciements à la clé. Siex est spécialisée dans la maintenance, chaudronnerie et petites mécaniques. C’est un nouveau coup dur pour cette entité qui, de restructuration en restructuration, n’aura plus le même profil. Il va sans dire. En 2006, le groupe suédo-finlandais fermait deux des trois machines prétextant des “surcapacités” en Europe, des coûts de l’électricité en hausse et des “machines non concurrentielles”, la hausse des prix du bois. Mais là où il fallait de l’investissement, la direction prenait la décision à l’automne 2005 de dégraisser et pour ce faire utilisait des vieilles méthodes et des vieilles ficelles, diviser les salariés, les structures de production et les organisations syndicales. Des projets alternatifs ont vu le jour mais la direction n’en voulait pas et la Scop pour la production de Papier en chanvre fut étouffée dans l’oeuf. Chez Stora Enso, la réflexion autour d’une production alternative était menée par les représentants de l’intersyndicale et ceux de l’association “les Géants de papier solidaires !” Fin août, le rapport d’un cabinet d’études mettait fin au projet notamment pour le site de Maresquel mais avec des retombées identiques pour le site de Corbehem.

 

Licenciements

 

400 salariés perdaient leur emploi et la recherche d’un emploi est le lot de la grande majorité d’entre eux ; certains suivent une formation professionnelle, d’autres ont eu recours à un reclassement mais le chiffre est très faible. La fermeture de Siex est la poursuite des abandons des activités diversifiées, déjà en 1997 c’était le cas avec la fermeture définitive de la cartonnerie. Aujourd’hui, l’effectif travaillant à Stora Enso est de 340 personnes ; leurs interrogations portent sur la pérennité du site.

C’est le plan “profits 2007” qui sert de références aux cadres dirigeants de Stora Enso ; qui dit “profits” dit aussitôt dégraissage et manoeuvres en tous genres pour se débarrasser des postes de travail et investir ailleurs, là où la main d’oeuvre est moins chère. Mais comble du paradoxe, dans un domaine - le papier - où tout se tient, c’est ramener à un coût le plus bas possible pour pouvoir réorganiser les marchés et éventuellement réimporter la marchandise, à forte valeur ajoutée, dans les pays demandeurs. C’est un dossier de fond et de forme. Le démantèlement annoncé par la multinationale Stora Enso ne trompe personne, sa violence non plus.

 

Et la machine 5 ?

 

Reste la machine 5 (inaugurée en 1990) mais son activité n’est pas garantie sur le long terme et l’avenir de l’usine de Corbehem suscite toujours de grandes inquiétudes. Pourtant, c’est une machine des plus performantes dans son créneau pour le groupe. Les salariés que nous avons rencontré ne cachent pas leur colère devant une gabegie organisée. “Cette casse de l’emploi, nous la vivons également avec la situation à Maresquel où International Paper a fermé une usine performante. Dans tous les cas, ce sont des multinationales qui font la loi. Licenciements, dépôts de bilan, fermeture d’entreprises, rachats, arrêts de machine, tout cela dans un climat délétère. nous savons bien que l’action ne se décrète pas : elle s’organise, se prépare. Ses objectifs et ses modalités se discutent en fonction des situations, du contexte et des expériences. Il en est de même pour la solidarité ; Stora Enso fait d’énormes bénéfices et pendant tout ce temps là, son plan de restructuration se met en place. Nous avons à faire, à Stora Enso, à une multinationale avec une direction éclatée à Düsseldorf, Helsinki, Londres, Stockholm. Corbehem est un site que nous allons défendre.” Stora Enso est leader mondial et pionnière dans bien des domaines.

Sa capacité de production de papiers de publication avec trois machines est de 500 000 tonnes par an, (la machine 5 est parmi les premières machines à papier magazine au monde). La tactique de la direction est de mettre en concurrence les salariés pour augmenter le profit financier des actionnaires. Comment rendre crédible et justifier un arrêt de machines et des licenciements quand on demande de produire des milliers de tonnes de papier ? Les experts indiquent que le marché du papier va croître d’ici à 2020. Il faut donc garder et développer les capacités de production à Corbehem. Il n’est pas possible que l’entreprise tire un simple trait et raye de la carte une entité industrielle importante. Les carnets de commande sont remplis et la direction les dispatche là où bon lui semble, la conséquence est la restructuration annoncée le 28 octobre 2005.

Encore une fois, ce sont les travailleurs qui en font les frais. Aujourd’hui, les “Siex” subissent le même sort. Plus d’une centaine d’entreprises, dans ce secteur géographique, à cheval sur le Nord et le Pas-de- Calais, travaille dans la sous-traitance pour Stora Enso, c’est dire l’importance capitale de cette entreprise papetière pour toute la région alors que les infrastructures de transport existantes sont nombreuses et que l’avenir fluvial passe par le futur canal Seine- Nord. Tout cela amène les syndicalistes de la CGT à insister sur l’offensive pour l’emploi.

LA FILPAC-CGT : “DÉFENDRE LA FILIÈRE PAPIER”

 

LORS du récent congrès de Lille, l’accent fut mis sur la défense de la filière Papier. Les délégués FILPAC CGT, forts de l’expérience de ces dernières années, et face aux attaques en cours, estiment que le fil conducteur de l’offensive repose sur l’objectif libéral suivant : patronat et gouvernement veulent extirper la protection sociale du salaire. Ils veulent que la santé, la vieillesse, le chômage soient des risques pris en charge par les seuls salariés au moyen de contrats d’assurance privée, suivant leur pouvoir d’achat.

Ne resterait plus, à terme, qu’une couverture générale minimale. C’est pourquoi les délégués de la FILPAC CGT proposent à tous les salariés de construire une démarche revendicative commune, dans la perspective de bâtir la nécessaire mobilisation ? L’emploi doit être encadré par un contrat de travail à durée indéterminée qui doit être la règle dans toute la branche ?

La rémunération dans ce contrat doit être le salaire qui rémunère la qualification et qui évolue en fonction de la hausse réelle des prix. ? L’emploi doit bénéficier de nouvelles sécurités, qu’il s’agisse de la reconnaissance de la pénibilité pour certains postes, et du maintien du contrat de travail garanti à tous, quelles que soient les difficultés économiques invoquées ou les restructurations provoquées. Les délégués FILPAC CGT, avec tous les salariés, se déclarent disponibles à défendre et promouvoir la solution papier, sous toutes ses formes, comme réponse globale aux impératifs de respect de l’environnement écologique et social. En cela, ils s’opposent aux méfaits de la mondialisation libérale, qui sacrifie, contre tout bon sens, des capacités de recherche, de développement et de production correspondant à ces critères sociaux et environnementaux.

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