L'AVENIR SE CONJUGUE AU PRESENT

Publié le par Liberté 62

 

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Liberté 62 n°787 - Le 14 Décembre 2007 - 7 - Social

 

HOUDAIN SE MOBILISE POUR LA PÉRENNITÉ DES SERVICES PUBLICS

L’avenir se conjugue au présent !

 

Par Pierre Pirierros

 

Ce mardi 18 décembre à 9H30, Daniel Dewalle est convoqué au tribunal administratif de Lille, pour répondre de ses actions pour la défense de la population. Défense du secteur public et des services publics, lutte contre le chômage, pour un environnement de qualité, Daniel Dewalle, maire de Houdain, conseiller régional, ceint de son écharpe tricolore est sur tous les fronts. Avec lui, les élus de cette commune et les communaux CGT.

 

L62-787-Houdain-en-col-html-8b86415.jpgLE Trésor public (perception) d’Houdain fermera et les services seront regroupés à Bruay. Bien sûr, on ne va pas tous les jours à la perception mais tous ceux qui ont besoin d’un conseil,d’un renseignement, ou d’un délai de paiement (quand les difficultés s’accumulent, paiement de la taxe d’habitation, etc...) savent qu’ils disposent d’un service de proximité, à leur écoute.

Si ce projet était appliqué, ce sera avec une administration d’un autre type donc avec un risque de moins de compréhension et moins de souplesse. Dans le budget de la commune, comme des villages environnants, toutes les factures sont payées par le Trésor public d’Houdain et toutes les recettes passent par lui. Le trésorier (percepteur) d’Houdain est en fait le trésorier (comptable) de la commune. Un trésorier de proximité est préférable à toute autre solution ! Déjà, en juin 2006, la municipalité d’Houdain et son premier magistrat tiraient la sonnette d’alarme et organisaient un référendum pour la défense des services publics. Récemment, ce furent d’autres actions qui furent menées dans cette ville ; ainsi le 7 décembre dernier, toute la ville s’était arrêtée de 16 heures à 18 heures pour refuser ce qu’on peut qualifier de dépeçage des services de proximité. Trésor public, Poste, Justice, Énergie : tout va être bouleversé et cela n’est pas possible.

Cette exigence est au centre d’une action unanime du conseil municipal, action à laquelle la population s’est associée. La défense des services publics est, donc, au coeur d’une sensibilisation intense qui a vu de nombreux exemples de lutte par le passé récent, rassemblements en sous préfecture, à Béthune, contre la disparition ducommissariat de police, cortèges de voitures pour la DDE à Arras, rencontres avec les personnels, prises de parole sur les lieux concernés... Le temps de la réflexion est un bon tremplin pour aller plus loin et être en phase avec le monde syndical et associatif. Dans ce contexte, les statuts des personnels des services publics, avec les garanties collectives sont considérés comme inadaptés par le ministère de tutelle.

 

Contre l’esprit de “ville dortoir”


Une commune sans Poste, sans Police, sans Trésor public, sans DDE, devient par la force des choses, une “ville dortoir” et cela est impensable, inadmissible et intolérable. Les syndicalistes présents au rassemblement du 7 décembre, tels Didier Castelain, (CGT La Poste), Hervé Merlin (territoriaux CGT), Henri Tobo (EDF-GDF CGT) sont catégoriques: “Le combat engagé est légitime, à nous de le populariser et d’en saisir toutes les aspérités. Il n’est pas possible de continuer ainsi sur la casse des services publics.” La situation sociale est le reflet général de la société, les fermetures de services et des entreprises concernent tous lessecteurs d’activités et toutes leszones géographiques. C’est toutl’avenir qui est posé et cet enjeu nepeut laisser personne indifférent.Aussi, l’action d’Houdain s’inscrit dans une démarche de résistance, des réflexions et des pratiques et ensouligne l’acuité face au bradageactuel.

La mobilisation face à une situation délétère est à situer dans la configuration d’un débat général qui concerne des pans entiers de la vie de tous les jours. La droite fignole depuis des mois des actes de casse destinés à enrober un “paquet cadeau” qu’elle sait empoisonné pour toute la population et les plus démunis.Le gouvernement actuel veut céderles biens de la Nation aux appétitsfinanciers et tout marchandiser.“L’heure est aujourd’hui à l’ouverturedu capital, en ce qui concerne l’énergie, dit Henri Tobo. Nous savons que les ouvertures de capital débouchent toujours sur des privatisations et de situer la place offensive qu’ont lesmilieux de la finance. Ils n’ont aucun scrupule et montrent leur vrai visage. Devant l’obstination de la droite et du Medef, il s’agit de créer un rapport de forces décisif. Et nous attendons depied ferme de connaître de quelsinvestissements dans l'outil de production et les réseaux parle le gouvernement. Concernant les tarifs, l'exemple de Gaz de France est édifiant: les hausses de prix sont vertigineuses !”.

La question fondamentale qui est dans toutes les têtes est celle de la prise en compte des revendications économiques, sociales, humaines et non pas un alignement sur des politiques qui tournent le dos au chômage, à la précarité et à l’exclusion. Ce qui se passe à Houdain est révélateur de l’état de dégradation générale des services publics. À Houdain, le référendum de juin 2006 pour le maintien de tous ces services publics a eu un bel impact sur la population. La solennité du référendum transforme l’acte citoyen et l’acte civique d’un seul coup en faisant des habitants les défenseurs autorisés et légaux des services publics appelés à disparaître ou à se restructurer ; ce qui est quasiment la même chose, puisque de toutes façons, ils ne seront plus “présents”. Une nouvelle initiative de ce type est, de nouveau, envisageable, il reste à confirmer une date. L’état d’esprit de colère est à un tel niveau que la mobilisationrécente à Houdain fait partie de l’actualité sociale et politique.

Contrairement à un discours ambiant, sur la croissance sociale, les mesures annoncées par le gouvernement labellisent un tournant libéral tout en voulant faire croire que les salariés en sont bénéficiaires et, eux seuls, paradoxalement. Le danger est là. Maintenir une justice de qualité et de proximité est l’affaire de tous : avocats, magistrats et greffiers se sont mobilisé, récemment, pour exiger l'abandon des projets de suppression des juridictions dans le cadre de la réforme de la carte judiciaire, comme le tribunal d’instance d’Houdain. Aujourd’hui, la fiscalité locale n’est plus du tout en rapport avec la réalité. Elle repose essentiellement sur les impôts “familles” que sont la taxe d’habitation et la taxe foncière. La disparition du Trésor public et du tribunal d’instance sont un coup porté à une entité précise que sont la commune et ses habitants.

Dans notre région, commentent-ils, nous sommes les premiers en termes de profits engrangés et les derniers en ce qui concerne le service public !” Proximité, travail de terrain, les élus de Houdain ont une grande expérience pour aller au devant de la population. Le succès d’une action concertée vit la formation (avec tracteurs) d’un cortège qui mit à son programme de luttes, les finances, le courrier, la justice et la sécurité. Ce mardi 18 décembre à 9H30, Daniel Dewalle est convoqué au tribunal administratif de Lille, pour répondre de ses actions pour ladéfense de sa commune. L’avenir se conjugue avec le présent.

 

 

 

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