2008, L'ANNEE DES DEFIS

Publié le par Liberté 62

 

 

2008, l'année des défis

Par Jean-Michel Humez

LE 1er janvier n'est pas si loin pour que l'on puisse encore s'inscrire dans la tradition des voeux. En souhaitant que beaucoup d'entre vous aient pu profiter des fêtes pour partager des moments de bonheur bien mérités, Liberté 62 veut à vous toutes et tous, lectrices et lecteurs de notre hebdomadaire, adresser ses meilleurs voeux pour l'année qui s'ouvre.

2007 n'a pas été une année facile et l'année 2008 s'annonce chargée d'urgences, pleine de défis et de combats comme on a pu le deviner lors des voeux expéditifs de Nicolas Sarkozy où celui-ci aura surtout montrer à quel point il est satisfait de lui-même. Alors que les Françaises et les Français sont confrontés à des difficultés de plus en plus grandes, ce nouvel exercice frise l'indécence.

Quelques jours après le conte de Noël «Le président et la princesse dans la vallée des pharaons», Nicolas Sarkozy s'est posé en visionnaire d'une nouvelle civilisation. On ne s'est pas si c'est l'ardeur du soleil égyptien ou le vertige des temps devant les pyramides qui sont responsables de ce concept fumeux qui inclut la «moralisation du capitalisme financier». Il l'a encore rappelé mardi devant une multitude de journalistes. On lui objectera que pour l'heure sa vision semble plutôt s'épanouir dans un cercle de milliardaires et de grands patrons. «Notre vieux monde a besoin d'une nouvelle renaissance» a-t-il soutenu, en référence à la période charnière entre l'époque médiévale et l'époque moderne qui vit un renouveau intellectuel, artistique et économique. Reste qu'au vu des réformes annoncées pendant la trêve des confiseurs, en particulier la remise en cause du principe même de la durée légale du travail, «la Renaissance» de Nicolas Sarkozy a des accents forts moyenâgeux.

D'évidence entre les cadeaux aux riches, le gel du SMIC, les franchises médicales, la régression des investissements sociaux, le passage en force du traité européen, et cette attaque contre les droits des salariés, comment ne pas lire l'implacable cohérence de la loi de l'argent ? Mais ce n'est pas que cela. Car ce que tente depuis des mois, des années Nicolas Sarkozy, ce n'est pas seulement une rupture avec le modèle social français, c'est une rupture idéologique profonde avec ce qui a produit ce modèle. Il renoue avec le conservatisme de la droite française et le néoconservatisme à l'oeuvre aux États-Unis. Une politique dangereuse qui risque de se développer au fil des mois.

Certes, le chef de la droite se heurte à des obstacles à l'exemple des résistances actuelles qu'il faut amplifier dans les transports, dans la fonction publique, dans les entreprises et partout ailleurs. D'où ces voeux que nous formulons au milieu de beaucoup d'autres : que les élections locales et départementales se traduisent par de nombreux succès pour les candidats du Parti communiste et de ses alliés ! Pour faire contrepoids et frein à la furie du capitalisme. Pour être mieux entendu, reconnu et défendu dans chaque espace de vie. Pour laisser ouvertes les portes à davantage de justice et de solidarité. C'est l'un des défis de l'année qui vient.

 

 

 

Publié dans Edito

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