ARC INTERNATIONAL ENTRE "PLAN DE LICENCIEMENTS" ET DÉMENTI DE LA DIRECTION

Publié le par Liberté 62

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Liberté 62 n°794 - Le 1
er Février 2008- 3 -Social

ARC INTERNATIONAL ENTRE "PLAN DE LICENCIEMENTS" ET DÉMENTI DE LA DIRECTION

Une mauvaise ambiance sociale dans toute l’entreprise

Par Pierre Pirierros

Le groupe français d'arts de la table Arc International, basé à Arques, prévoit la suppression de "près de 3.000" emplois supplémentaires d'ici fin 2008, annonçait FO Chimie, vendredi dernier. Dans la même journée, la direction y opposait un “démenti le plus formel”...

LA CGT de son coté n’a pas d’éléments concrets pour étayer la situation des 3000 suppressions d’emploi mais pose toujours la question de l’emploi sur le coeur historique de cette entreprise, l’une des plus importantes du privé dans le Nord/Pas-de-Calais.Tout cela se déroule dans une ambiance très délicate où tout le personnel est mis sous pression. Il est vrai que les conséquences des licenciements de l’automne 2004 sont toujours là. 2007 marquait le dixième anniversaire de la disparition du fondateur Jacques Durand, dans un contexte de crise structurelle profonde et le décès de Philippe Durand, le président du directoire, en septembre. En 2007, toujours, la direction affirmait que les objectifs de “profitabilité n’étaient pas atteints” ; ce qui veut dire en clair la poursuite de “repenser l’entreprise” et la volonté de la direction d’asseoir son plan de licenciement, démarré en 2004. La plupart des départs en pré-retraite est financée par le même État et la CGT de mettre la décision de ces suppressions d’emplois transformées en pré-retraite sur un accord tacite avec le ministère du travail et la direction.

 

Bouleversement industriel

Au début du mois, nous relations, dans une de nos éditions, l’arrivée de Saverglass sur le site d’Arques avec un bouleversement des productions industrielles puisque ce groupe, spécialiste du flacon, va travailler sur le four V, ex-propriété d’Arc International. Aucun “ciel serein”, ne peut, donc, prévaloir dans cette entité ancestrale. La question des sureffectifs : en reprenant un peu l’historique de ces dernières années, on notait un effectif de 12 000 personnes, voire un peu plus dans les années 2001, 2002. Le calage du plan de sauvegarde s’articule autour de l’accord de méthode signé le 21 décembre 2004, avec les effectifs de juillet 2004, (11700), qui faisait suite à l’annonce des 2659 suppressions d’emploi. L’accord de méthode, refusé par la CGT et FO, aboutit à la suppression de milliers d’emplois, d’ici 2008. Et la CGT de dénoncer la casse continue de l’emploi dans une des plus grandes entreprises du Nord/Pas-de-Calais.

"Actuellement, nous sommes au milieu de l’application du plan, (prévu sur quatre ans) avec les départs qui ont déjà eu lieu et ceux de 2008 !”. Le président du directoire déclarait en mai 2007 : “le groupe doit retrouver des fondations solides comme voici quinze ans mais il aura une configuration différente” Lorsqu’on pose la question de 2009, (dans une grande entreprise, ça se prépare) la direction répond, “on fera le point”. En sachant que sur les quatre ans, et toujours selon les termes de l’accord de méthode, il fallait atteindre les 26 % de productivité, et faire un correctif majeur. Alors ? Deux personnes de premier plan ont quitté leur poste, fin mai 2007, le directeur général Europe, et la DRH Europe, au 31 mai dernier. Le parcours de ces deux hauts cadres dirigeants est à situer dans l’histoire de l’entreprise familiale appartenant aux Durand. Le premier bilan qui s’impose est dramatique. Malgré les efforts des salariés, les résultats 2006 sont toujours négatifs à Arques. La délocalisation des productions et la politique de rachat dans la distribution sont un échec total. Aujourd’hui encore, les salariés souffrent d’un manque de considération. Quant à l’exploitation des hommes, ce fléau n’est pas nouveau, il progresse avec la mondialisation.

Implantations à l’étranger

Les implantations industrielles à l’étranger (Chine, Émirats arabes unis, Russie) sont pour Arc International, y compris avec une administration partagée comme en Chine, une réalité qui compte alors que l’emploi à Arques n’est que quantité négligeable. Processus contre les salariés, il va sans dire : un processus s’engage à Arc International, c’est sûr, mais pas forcément en faveur des salariés. Pour la direction actuelle, la finalité est le capitalisme familial et l’entreprise familiale, mais à Arques “la famille” va perdre 4000 de ses membres. Et de souligner tout de go : “Sur la profitabilité, il faudra aller plus loin ; nous sommes en retard.” Une réunion avec les organisations syndicales est prévue le 5 février pour "faire le bilan du plan 2004-2008 et discuter des perspectives du site d'Arques".

Et dans la foulée, on apprend que l’entretien effectué auparavant par 122 personnes d’Arc International est externalisé et passe sous les commandes de GSF. Groupe à l'actionnariat familial, Arc International est leader mondial des arts de la table. Pour Guillaume de Fougières “la question qui se pose est d’atteindre un objectif économique raisonnable”... Mais le "climat général" est délétère et dangereux pour l'emploi et les salariés.

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