MANIFESTATION DES VICTIMES DE L'AMIANTE A LILLE

Publié le par Liberté 62

 

 




LA FAUTE INEXCUSABLE DES EMPLOYEURS DOIT ÊTRE RECONNUE

 

Manifestation des victimes de l’amiante à Lille

Par Pierre Pirierros

 

 

 

MANIFESTATION ce 6 mai à Lille des victimes de l’amiante pour protester contre la baisse du niveau d'indemnisation et dénoncer le "dysfonctionnement de la justice civile". Les décisions du Tribunal des affaires de sécurité sociale de Lille sont jugées iniques par les intéressés ; en effet, les décisions prises par la présidente prennent appui sur les requêtes des avocats des employeurs, autrement dit, une indemnisation très faible. Les syndicats et associations dont l’Andeva qui souhaitent voir davantage de salariés ayant été exposés à l'amiante partir plus tôt en préretraite, jugent insuffisant l'actuel financement patronal de l'allocation permettant ce départ. Le Nord/Pas-de-Calais, de Dunkerque à Douvrin et de Boulogne-sur-Mer à Douai, est concerné au plus haut point par ce dossier sensible.

Le combat des anciens de la Normed montre bien que, au-delà de la réparation légitime, c’est tout le système de prévention qui est mis en avant. En 2006, quatorze salariés de la FM ont déclaré une maladie professionnelle liée à l’amiante ; ils s’ajoutent aux douze “cas” de 2005 et aux onze de 2003 ; en 2004, le nombre s’élevait à sept. Mais Il y a eu une stratégie délibérée des industriels pour "retarder le plus longtemps possible l'interdiction" de l'amiante en France, affirment les sénateurs communistes membres de la mission d'information du Sénat sur ce produit. C’est tout le débat de fond qui oppose le monde du travail au patronat. Dans notre pays, c’est la prise en compte politique d'un drame humain à l'origine de 3.000 décès par an et 100.000 morts annoncés qui prévaut au lieu et place de toute autre considération.

 

De nombreux cas à la FM

 

Les fibres d'amiante lorsqu'elles ont été inhalées sont, de par leur dimension, leur forme et leur persistance, très difficiles à éliminer. Elles entraînent l'apparition de pathologies graves et affectent la région pulmonaire. Cette observation fut maintes fois réitérée, lors d’une récente initiative organisée à Douvrin, avec sensibilité, par les anciens fondeurs de la FM et les salariés actuels : Léon Courcol, retraité depuis 1996 ; Bernard Castel, (fonderie) ; Michel Fauquembergues (atelier montage) ; Jean Maquaire (dépôt de dossier FIVA et exige réparation du préjudice). Ces salariés ont été exposés aux poussières d’amiante. Jeannette Coulon veuve d’un salarié de la FM dit combien, depuis la mort de son mari en juillet 2004, elle assiste régulièrement aux initiatives de la CGT. “Éliminer, prévenir et réparer”, la CGT demande que les personnes ayant été exposées soient recensées et bénéficient d’un suivi médical. L’exemple de l’amiante montre qu’une mauvaise gestion du risque est coûteuse humainement et financièrement à la collectivité nationale, du fait notamment de la dilution ou de la mutualisation des responsabilités dans le temps. La prévention, c’est un des premiers clignotants de la chaîne de veille sanitaire, dit encore Pierre Pluta, et nous savons combien, avec la complicité des employeurs, de l’inaction de l’État et le silence complice de certains médecins du travail, cette chaîne de veille sanitaire a failli à sa mission et n’a pas accompli sa tâche puisque nous en sommes la preuve, nous victimes de l’amiante, milliers de victimes de la plus grande catastrophe sanitaire que la France est connue, catastrophe provoquée, qui aurait donc pu être évitée, avec les conséquences affreuses de vies brisées, de souffrances, de mort.

 

Expériences syndicales

 

S'agissant d'un problème tel que celui de l'amiante, il est nécessaire de se doter d'importants moyens tant matériels que financiers. Seule une structure organisée peut y répondre, aidée par l'organisation syndicale et bénéficier de l'expérience de la CGT. Aujourd'hui, les accidents du travail sont indemnisés de façon forfaitaire et les manifestants réclament leur indemnisation intégrale. “Éliminer, prévenir et réparer”, la CGT demande que les personnes ayant été exposées soient recensées et bénéficient d’un suivi médical. “Les employeurs doivent indemniser à hauteur des préjudices que l'organisation du travail a généré” souligne la CGT en déplorant que contrairement aux engagements pris, il n'y ait toujours pas de reconnaissance des travaux pénibles. Dans un contexte de mondialisation de l'économie, il existe des conflits d'intérêts entre l'accumulation des profits financiers et la santé publique. Dans l'affaire de l'amiante, les mesures de prévention ont été et restent quasi inexistantes puisqu'aucune campagne nationale de dépistage n'a vu le jour. Cette stratégie s'est révélée désastreuse pour la santé des salariés et pour l'environnement. “Avec nos actions, observent les responsables des associations, nous aidons les familles dans toutes leurs difficultés, pour faire reconnaître les maladies, pour se faire indemniser. ” S'agissant d'un problème tel que celui de l'amiante, il est nécessaire de se doter d'importants moyens tant matériels que financiers. Seule une structure organisée peut y répondre, aidée par l'organisation syndicale et bénéficier de l'expérience syndicale. Le rôle d'un syndicat, comme la CGT, est d'aider et défendre les salariés même dans les cas les plus spécifiques.

 

Quel accès aux soins ?

 

Prévention, accès aux soins et aux médicaments, ces points cruciaux, sont vecteurs de revendications fondamentales. Dans ce cadre, la franchise médicale imposée par le gouvernement va encore aggraver la possibilité pour tous de se soigner. La politique gouvernementale consiste, non seulement, à opposer des établissements hospitaliers entre eux, mais aussi à mettre des niveaux de concurrence entre les structures. C’est une totale aberration alors que le secteur privé s’organise de plus belle et s’installe là où le public lui laisse toute la possibilité pour le faire. Fait aggravant avec l’instauration de la franchise médicale.

 

Partage des richesses

 

Les économies au niveau de la Sécurité sociale prônées en haut lieu pénalisent doublement les populations en créant une médecine à multi-vitesses et en faisant porter aux mutuelles un poids de plus en plus important et par conséquent une hausse des cotisations à prévoir. Les syndicalistes soulignent un état catastrophique pour tous les hôpitaux, sans exception, du Nord-Pas-de-Calais et au-delà de toute la France. Et pourtant, les tutelles (ministère, Agence régionale d’hospitalisation), veulent, toujours, opposer les établissements entre eux. Tout cela sera aggravé.

En 1967, ce fut le ticket modérateur, (non remboursé), puis ce furent les forfaits hospitaliers puis les forfaits par consultation. C’est la logique de la rationalisation du soin que les syndicalistes de la CGT qualifient de rationnement ; la vision au niveau des tutelles consiste en des plans d’économie qui se répercutent sur tous les domaines. Le plan d’économies de l’Assurance Maladie imposé à la Région Nord/Pasde- Calais et à l’ensemble des établissements de santé doit être retiré immédiatement. Notre région demeure, toujours, à la traîne. Le partage des richesses est une notion inconnue de Sarkozy et de la droite. Aujourd’hui, ils vont beaucoup plus loin, en créant la mise en place d'une «Franchise», c'est-à-dire un seuil annuel de dépenses en dessous duquel l’assurance maladie ne remboursera rien.

 

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