LE CAPITAINE COULE...ET LE NAVIRE ?

Publié le par Liberté 62

Le capitaine coule... et le navire ?


Par Jean-Michel Humez


LA chute de popularité du chef de l'État, accompagnée cette fois de celle de son premier ministre, se confirme. Il n'y a pas de doute, le capitaine coule. Mais qu'en est-il du système incarné par Sarkozy intervenant par tous les bouts pour remodeler radicalement la société française pour satisfaire le capitalisme dans sa forme mondialisé.

Une chose est sûre, les réformes régressives s'enchaînent directement inspirées du MEDEF qui impulse «l'hégémonie de ce libéralisme violemment pro-capitaliste qui exalte l'argent, la réussite, les hiérarchies de la fortune» dont parlait le philosophe André Tosel dans un récent article de l'Humanité. Jusqu'à présent, cette marche forcée n'avait pas été sans effet sur les Français fascinés par l'hyper activisme du président. Depuis quelques temps, les choses semblent s'infléchir et les luttes se multiplient. Les mouvements des 15 et 22 mai ont démontré une avancée de la contestation populaire, mais force est de constater que les luttes ont du mal à s'agréger. La cohérence globale de la politique gouvernementale est mal perçue. Sans doute le capitaine coule-t-il, mais le navire va-t-il faire autant ?

Certes, nombreux sont ceux qui ne veulent pas que le quinquennat continue comme il a commencé mais le pays hésite à solder définitivement un avis sur Nicolas Sarkozy du fait d'absence de perspective alternative à gauche. Le risque d'une bipolarisation qui se concentre sur une bataille d'alternance entre deux partis et marginalise les débats sur le contenu du changement demeure entier. Et ce risque vient encore de se renforcer à en juger par les tractations entre le PS et l'UMP pour négocier les termes d'un accord sur la réforme institutionnelle souhaitée par Nicolas Sarkozy. Le philosophe déjà cité, écrivait «Tôt ou tard, l'heure de vérité sonnera, quand le somnanbulisme social sera pour beaucoup un cauchemar dont il faudra s'éveiller». Gageons que ce réveil va dépendre pour beaucoup de la question cruciale d'un nouveau projet politique de changement. Devant une politique qui ne prépare pas l'avenir mais le met en danger, le PCF doit cesser de se fourvoyer avec une gauche discréditée par la lutte des places et ses compromis avec le sociallibéralisme. Le rôle urgent du PCF est d'unir la nation contre ceux qui veulent la diviser pour mieux la déchirer.


Publié dans Edito

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