LA DEMOCRATIE S'ACCORDE MAL AVEC LE CAPITALISME EN CRISE

Publié le par Liberté 62




LA DEMOCRATIE S’ACCORDE MAL AVEC LE CAPITALISME EN CRISE



Par Bertrand Péricaud


«VOX POPULI VOX DEI», ce proverbe latin, la voix du peuple, c’est la voix des dieux, souligne la force potentielle de la volonté populaire. Potentielle… car faut-il encore, qu’elle puisse s’exprimer clairement. Ce printemps 2008 nous en a donné quelques illustrations. Aux élections cantonales et municipales de mars dernier, les Français en votant massivement à gauche- essentiellement d’ailleurs pour le PS- ont exprimé leur mécontentement.

Certains pensaient ainsi, infléchir la politique de droite de Sarkozy. Il n’en a rien été. Il y a belle lurette que le PS ne fait plus peur à la droite ou au patronat. N’a-t-il d’ailleurs pas permit, par son vote au congrès, l’adoption du Traité Européen, que les Français avaient clairement rejeté en 2005. Et ne s’apprête t-il pas à laisser passer la modification constitutionnelle que Sarkozy appelle de ses voeux ? En votant plus massivement communiste, les Français auraient sans doute touché leur but… Oui, la volonté populaire peut s’exprimer dans les urnes… si elle le fait clairement. En Irlande, le peuple a été consulté sur la Constitution européenne, à la sauce Sarkozy.

C’est le seul pays de l’Union Européenne où un référendum aura été organisé ; c’était tellement évident, aux yeux des dirigeants européens que le OUI l’emporterait ! Et voila, que même en Irlande, c’est NON, trois fois NON, 27 fois NON ! Que vont faire les grands démocrates qui nous dirigent ? Renoncer à leur projet ? Ou comme en 2005, faire adopter leur Constitution, de gré ou de force ! Décidément, la démocratie s’accorde mal avec le capitalisme en crise. La voie des urnes n’est qu’un instrument possible du changement. En aucun cas, elle ne dispense les peuples de l’action pour se défendre. Jusqu’à la grêve générale ? Pourquoi pas. Mais ce chemin n’est pas un raccourci. La grêve générale ne se décrête pas : elle se construit… avec les organisations syndicales. Les journées d’actions contre la réforme des retraites, comme celle du 17 juin ; la suppression des postes d’enseignants dans l’Éducation nationale ; la réforme du frêt à la SNCF, ou celle du statut des ports contribuent à préparer une action de plus grande envergure. Le plus tôt sera le mieux.


Publié dans Edito

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article