LA VENTE DE SAMSONITE À ENERGY PLAST

Publié le par Liberté 62



PREMIÈRE VICTOIRE DES SALARIÉS D’HÉNIN-BEAUMONT

LA VENTE DE SAMSONITE À ENERGY PLAST

ANNULÉE PAR LE TRIBUNAL DE BÉTHUNE

 

Par Pierre Pirierros

 

ME Fiodor Rilov, l’avocat des salariés de l’entreprise Energy Plast (ex Samsonite) savoure avec eux une première victoire, celle de la reconnaissance par le tribunal de grande instance de Béthune de la vente frauduleuse de Samsonite à Energy-Plast. Cela se passait le 24 juin dernier. Licenciés avec des primes a minima par Energy Plast, les salariés font partie – désormais - de l’entité Samsonite. C’est un fait indéniable dans une chronique sociale qui n’en est pas à un rebondissement près. Les arguments de la fraude évidente lors de la cession de Samsonite à Energy Plast, via HB Group, le 31 juillet 2005, ont été "validés" par le tribunal de Béthune. C’est une première. Toute cette affaire, trois ans après, a toujours des répercussions pour l’ensemble du personnel puisque l’unité “Energy Plast” est, purement et simplement, liquidée et avec elle tout le personnel, soit 203 personnes.

Energy Plast n’était qu’un prête nom et la CGT, en épluchant le rapport d’expertises, découvre tous les dessous d’une affaire financière qui n’est, ni plus, ni moins, qu’une manipulation managériale entre le bagagiste Samsonite et ces “repreneurs”, des fabricants de panneaux solaires ; or, aucun panneau solaire n’est sorti des ateliers de l’entité, sise boulevard Darchicourt à Hénin-Beaumont. L’on sait très bien qu’Energy Plast continuait à fabriquer des valises “sans nom et sans marque” pour la multinationale américaine. Pour Samsonite, le plan social se serait élevé entre douze et quinze millions d’euros avec tout ce que cela induit. En externalisant le problème et surtout les salariés vers Energy Plast, le bagagiste faisait une bonne opération, pour sa renommée et ses finances.

 

Devant la justice

 

Les salariés sont catégoriques : “Nous allons devant les tribunaux et nous avons les preuves pour dire avec force que Samsonite voulait rouler tout le personnel dans la farine. C’est insupportable ! La cessation de paiement et le redressement judiciaire ne sont, en rien, des notions abstraites ; en fait, ce sont des signes évidents de casse de toute l’unité et, en définitive, c’est tout le personnel qui a payé les pots cassés. Nous ne l’avons jamais accepté. Nous ne l’acceptons toujours pas et ne l’accepterons jamais.” La casse des contrats de vente entre Samsonite et les actionnaires d’Energy Plast, afin que la responsabilité du bagagiste soit pleine et entière, est, donc, mise en avant. Il est trop facile d’annoncer une liquidation en faisant tout porter sur le dos des salariés.

Durant l’été 2005, Energy Plast “prenait”, donc, le relais de l’unité héninoise mais rien n’a été fait pour la production programmée, c’est-à-dire, des panneaux solaires. Aucune garantie n'était donnée pour cette production. Le personnel, lui, excédé refusait de se plier à toutes ses manoeuvres, plus que douteuses. Aujourd’hui, il a gagné une première manche car, de fait, le plan social est annulé. Energy Plast déposait son bilan en février 2007.

Tout le dossier financier examiné par un cabinet d’expertise montre bien des anomalies criantes. Anomalies qui ne peuvent que renforcer les 204 salariés dans leur détermination à combattre l’arbitraire. Jean-Marc Mairesse, syndicaliste CGT du site d’Hénin-Beaumont, et ancien secrétaire du CE, souligne que toute cette opération avait pour but d’éviter à Samsonite d’avoir à payer le plan social. Le tribunal de Béthune a tranché en faveur des salariés. C’est un pas capital ! L’action juridique se poursuit aux Prud’hommes de Lens et au TGI de Paris.

 

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