ANPE/ASSEDIC-LA PRIVATISATION SOUS-TEND LE DÉSENGAGEMENT DE L’ÉTAT

Publié le par Liberté 62



FUSION ANPE/ASSEDIC

LA PRIVATISATION SOUS-TEND LE DÉSENGAGEMENT DE L’ÉTAT

 

La CGT qui revendique la création d’un service public de l’emploi porteur de progrès pour tous, réitère son opposition à ce projet de fusion qui organise notamment la privatisation de l’ANPE, établissement public de l’Etat et composante du service public de l’emploi.

Par Pierre Pirierros


 


 


 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

En première ligne sur les statistiques de l’emploi, les salariés de l’INSEE mobilisés pour la transparence.

 

 

LA remise en cause pour les salariés de l’assurance chômage du maintien de leur convention collective nationale et le démantèlement du régime d’assurance-chômage avec le transfert de la fonction recouvrement aux URSSAF est d’ores et déjà sur les rails.

L’ANPE est une structure publique qui fonctionne avec des objectifs individuels. Faire du chiffre, être agressif, mettre le demandeur d’emploi sous pression, ne sont pas ma conception d’une mission du service public. Quant à la fusion avec les Assedic, c’est un processus de privatisation qui date de 2005. L’ANPE avec les financements de l’État ne jouera plus son rôle. Les Assedic sont aux mains du Medef, via des syndicats complaisants.

Avec l’adoption de la loi faisant disparaître l’ANPE, une nouvelle phase de la bataille pour un service public répondant véritablement aux attentes de ses usagers s’est ouverte. Le désengagement de l’État devient opérationnel et c’est l’argent qui va être le gendarme du demandeur d’emploi. Et puis quelles ouvertures ont les Assedic sur le plan local ? L’aide à la formation, la prise en charge, le montant, la durée de l’indemnisation, l’aide à la mobillité, sont de réelles problématiques. Les Assedic ne sont pas dans cette orientation ! Le service public et service au public e sont pas et ne signifient pas la même chose. La proximité d’un service comme celui de l’ANPE est louable tout comme l’engagement personnel des conseillers. Avec la fusion, les demandeurs d'emploi auront plus de déplacements à effectuer, ce qui ne va pas dans le sens d'un meilleur accès au service public de l'emploi.

 

Attentes d’autres réponses

 

La réalité dans le Nord/Pas-de-Calais est telle que l'emploi y occupe une place prépondérante avec un taux de chômage supérieur à la moyenne nationale ; les salariés de tous les secteurs sont en attente d'autres types de réponses face aux problèmes qui les assaillent.

Précarisation, exclusion, contrats aidés, la contre-offensive des salariés s'appuie sur des revendications fondamentales qui recouvrent l'ensemble des préoccupations d'aujourd'hui, emploi, pouvoir d'achat, droits sociaux, retraites, salaires, conditions de travail, code du travail, sécurité sociale, garantie des services publics. “Dans le Nord/Pas-de-Calais, rétorquent les syndicalistes de la CGT, nous sommes les premiers en termes de profits engrangés et les derniers en ce qui concerne le service public. Alors avec la privatisation récente de Gaz de France la situation ira toujours dans un sens contraire aux usagers. Le dumping social est une manière de faire pour la direction, c’est une situation dangereuse. Il est facile pour cette même direction (qui ouvre le capital avec l’aval de l’Etat et du ministre des Finances et du Premier ministre) de se réfugier derrière les directives européennes en les appropriant à son avantage. On sait où cela conduit.”

 

Retour à la hausse du chômage

 

La ministre de l’Économie a beau regarder la courbe des demandeurs d’emploi sur l’ensemble d’un semestre, il n’en reste pas moins que le chômage est à nouveau en hausse dans les chiffres du gouvernement pour ces deux derniers mois.

Le ralentissement du marché du travail se confirme avec une hausse de 0.2% des inscrits à l’ANPE en catégorie 1 (personnes cherchant un emploi à temps plein en CDI et n’ayant pas travaillé plus de 78 heures au cours du mois écoulé.) C’est chez les jeunes, et notamment les jeunes hommes de moins de 25 ans que la
hausse est la plus forte avec +1%.

Ces chiffres interviennent alors que le gouvernement a annoncé aux "partenaires sociaux" son intention d’utiliser les excédents du régime d’assurance chômage pour baisser les cotisations à l’Unedic et augmenter celles de la retraite. La CGT a demandé que les excédents soient utilisés pour améliorer l’indemnisation des privés d’emplois fortement dégradée par les derniers accords Unedic.

Marquer un coup d’arrêt à l’entreprise de liquidation des emplois est une ambition tout à fait légitime défendue par les syndicalistes du secteur de l’Automobile, de l’énergie, de l’éducation nationale, de la santé, de l’Imprimerie nationale, des services publics. Une des réponses se trouve dans la convergence des luttes et la bataille politique menée, notamment, par les militants communistes dans la région. Les nombreuses initiatives de ces derniers mois montrent bien cette convergence et une démarche originale mêlant population, élus, syndicalistes, collectifs et associations.

Les financiers agissent, au grand jour, plus que jamais. Le gouvernement actuel veut céder les biens de la Nation aux appétits financiers et tout marchandiser. L’heure est aujourd’hui à l’ouverture du capital. Nous savons que les ouvertures de capital débouchent toujours sur des privatisations. Les milieux de la finance n’ont aucun scrupule et montrent leur vrai visage avec leurs salaires (qui ne sont qu’une partie de leurs revenus) en hausse vertigineuse. Devant l’obstination de la droite et du Medef, il s’agit de créer un rapport de forces décisif. L’avenir de notre société en dépend. Les résultats de l’enquête Emploi 2007 publiés par l’INSEE révèlent que la durée moyenne hebdomadaire du travail est, en France, de 41 heures : 38h pour les ouvriers et employés, 39h pour les techniciens, 44h pour les cadres. Contrairement aux discours patronaux et gouvernementaux, la France se situe dans la moyenne européenne du temps de travail hebdomadaire des salariés à temps complet. L’essentiel de l’argumentation contre les 35h s’effondre. D’une façon rédhibitoire.

 

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