LIBERTE 62 - LE CHOIX DU SYSTÈME DE RETRAITE PAR RÉPARTITION ...

Publié le par Liberté 62

 


LE CHOIX DU SYSTÈME DE RETRAITE PAR RÉPARTITION EST UN CHOIX SOCIAL ET SOCIÉTAL STRUCTURANT

 

Manifestation intersyndicale le 16 octobre à Lille (CGT, CFDT, CFTC, CGC, FO, FSU, UNSA)

 

LA CGT réclame lʼouverture de réelles négociations avec le gouvernement. Il doit être fait un diagnostic sans complaisance des conséquences des deux premières vagues de réforme des retraites. En effet, malgré les sacrifices imposés, lʼavenir du système de retraite nʼest pas garanti. Il faut dʼabord juger du déséquilibre des réformes engagées.

La France est lʼun des pays européens où les mesures les plus draconiennes ont été prises en matière de retraite pénalisant à la fois les retraités et les actifs. Mais aucun effort nʼa été demandé aux entreprises. Les conséquences quant au niveau des retraites actuelles et futures est préoccupant. 4 mesures y concourent : Près de 42 ans de cotisations exigées pour toucher une retraite à taux plein en 2020. Si plusieurs pays dʼEurope affichent des objectifs similaires ou supérieurs, cʼest en maintenant des mécanismes favorables de départ anticipé. En France, la retraite moyenne représente 48 % du salaire moyen contre 57,5 % en moyenne dans les pays de lʼOCDE. La France est au 18ème rang sur 30 pays !

Et cela alors que lʼâge de cessation dʼactivité nʼest pas fondamentalement différent jusquʼà présent dʼun pays à lʼautre. Les entreprises nʼont pas été mises devant leurs responsabilités. Aucun effort supplémentaire nʼa été demandé aux entreprises depuis plus de 20 ans pour payer les retraites à leurs anciens salariés. A lʼinverse, les grandes entreprises de plus de 500 salariés dont celles qui affichent, en 2007, 105 milliards dʼ€ de profits, sont celles qui ont le plus réduit leurs effectifs en France ces trois dernières décennies. Elles regroupaient 20% des salariés en 1978. Elles en emploient 2 fois moins aujourdʼhui et paient donc 2 fois moins de cotisations retraite.

La CGT sʼoppose à tout affaiblissement du système de retraite par répartition. Le choix du système de retraite par répartition est un choix social et sociétal structurant. Les enjeux sont considérables. Ils sont au nombre de trois : – en dépend dʼabord le statut des retraites. Demeurent-ils dʼanciens salariés ou deviennent-ils des “rentiers” avec les inégalités qui accompagneraient ce changement de statut ? – Faut-il ensuite un peu plus favoriser lʼépargne alors que le taux dʼépargne des Français est lʼun des plus élevés des pays développés ? Ne faut-il pas, au contraire, favoriser le travail et lʼactivité ? – Enfin, on ne peut pas laisser planer le doute sur le niveau futur de la retraite. Ce niveau doit être prévisible et stable relativement au niveau de vie des actifs. Le gouvernement comme le patronat justifient lʼamputation du montant des retraites en disant “quʼil ne faut pas laisser une charge trop importante aux générations futures”. Lʼargument est complètement hypocrite.

Dans les faits, on annonce une baisse drastique du niveau des retraites à lʼhorizon 2030-2040 et on crée les conditions pour que les jeunes dʼaujourdʼhui ne puissent prendre leur retraite quʼà 67, 70 ans ou plus. On leur dit donc quʼils nʼauront quʼune petite retraite mais quʼils devront continuer à cotiser pour leurs ainés. Peut-on croire à la pérennité dʼun pacte intergénérationnel sur cette base ? Cʼest en fait pousser les nouvelles générations à se précipiter sur des systèmes de retraite alternatifs, largement illusoires comme la capitalisation. Il est indispensable de garantir un bon niveau de retraite

Il y a trente ans 1 retraité sur 4 vivait au-dessous du seuil de pauvreté. Lʼamélioration du système de retraite jusquʼau milieu des années 1980 a permis de diviser ce chiffre par 5 en trois décennies. Mais il risque à nouveau dʼaugmenter fortement au cours des trente prochaines années. Les premières victimes seront les femmes maintenues sur des emplois faiblement rémunérés, contraintes au temps partiel, victimes dʼinterruptions de carrière. Mais seront aussi touchés les hommes sur des emplois faiblement qualifiés, précaires. La CGT pose des exigences : dans le public, comme dans le privé, le taux de remplacement du salaire net par la pension nette ne devra pas être inférieur à 75 %. Cela doit sʼappliquer pour tous les salariés ayant une carrière complète quʼil soit mono ou multi-pensionné.

Pour une “carrière complète ” pas de retraite inférieure au montant du Smic net. Ce serait une simple mesure de justice sociale pour des millions de salariés qui ont fait toute leur carrière au Smic. Retour à lʼindexation sur les salaires des droits à la retraite en cours dʼacquisition dans le secteur privé et des pensions liquidées pour les retraités du public comme du privé. Le gouvernement trompe les salariés et les retraités en disant quʼil garantit le pouvoir dʼachat des retraités en indexant la valeur des pensions sur les prix. 1993 : Décision de passer à 160 trimestres (40 ans) pour les salariés du privé. 2003 : Même décision pour les fonctionnaires. Passage pour tous à 164 trimestres en 2012. Passage à plus de 167 trimestres en 2020 pour tous. 2007 : Alignement des régimes spéciaux sur la durée de cotisation générale.

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