LIBERTE 62 - LA BOURSE OU LA VIE ?

Publié le par Liberté 62

 

LA BOURSE OU LA VIE ?


Par Jean-Luc Flahaut

 

Il n'est pas une journée sans que les grands médias nous inondent de nouvelles catastrophiques sur l'état de santé de la finance mondiale : "Les Bourses vont mal et si la crise nous guette, rassurez-vous cela ira mieux, demain si on corrige les excès immoraux de ces financiers malhonnêtes". La plupart des journalistes relayent le discours de Nicolas Sarkozy récemment reconverti en Zorro de la morale devant l'ONU. Sarkozy connaît les recettes pour relancer l'économie. Selon le Président de la République en effet il faut appliquer le programme du MEDEF : ne pas augmenter les salaires, obéir à la Banque Centrale Européenne, "aider" les grandes entreprises et même offrir les services publics à la Bourse. La Poste est la première illustration de cette politique de fuite en avant...


Mais les faits sont têtus dans ce système capitaliste que, soit dit en passant, une bonne partie de la gauche bien pensante n'ose plus appeler par son nom lui préférant le terme plus doux ou plus "politiquement correct" de libéralisme.

En réalité, la crise qui sévit dans le monde depuis plus d'un an, après d'autres qui se sont succédéà intervalles rapprochés n'est pas pour tout le monde. Les bilans comptables des grandes banques d'affaires sont édifiants.

La Banque Merryl Lynch dénombre " 10 000 ultra-riches qui détiennent chacun au moins trente millions d'actifs financiers et ensemble 15 000 milliards de dollars soit le quart du produit brut de la mondial".
Côté USA on n'est pas mauvais non plus pour manier les milliards gagnés grâce à l'exploitation des millions de travailleurs qui composent notre monde. 700 milliards de dollars, trouvés en l'espace d'une nuit, pour effacer une dette privée et augmenter la dette publique selon les dogmes bien connus de l'économie capitaliste : "Nationalisons les pertes, privatisons les bénéfices et faisons en payer le prix aux plus pauvres car ils sont les plus nombreux !".

Bernard Tapie fait figure de petit garçon et Nicolas Sarkozy, à son niveau, doit être frustré de lire ces chiffres. Lui, qui l'année passée, en répondant aux revendications du MEDEF n'a pu que dégager que 15 milliards d'euros supplémentaires de cadeaux fiscaux en tous genres pour améliorer le pouvoir d'achat d'envrion 235 000 bénéficiaires de l'impôt sur la grande fortune (ISF) et abonder ainsi les 65 milliards d'euros accordés chaque année par l'Etat aux grandes entreprises sous forme d'aides diverses (exonérations, primes subventions etc...).

Alors pourquoi dans ce monde aussi "parfait" parler aujourd'hui de salaires ?Ce mot est tabou mais désormais il faut parler clair : le vrai problème du pouvoir d'achat en France ce n'est pas la hausse des prix mais la faiblesse des salaires.

Ce que les uns gagnent en profit - 104 milliards de bénéfices nets annoncés cette année par le journal "Le Figaro" pour les "fleurons de l'économie française". Les salariés ne peuvent que les perdre : c'est la loi du système économique dans lequel nous vivons actuellement !

Le MEDEF et le Gouvernement ne veulent en aucun cas augmenter les salaires car cela pourrait nuire à la croissance... de leurs profits et utilisent tous les subterfuges pour ne pas aborder le problème.
La réalité est bien sûr différente et chacun s'en rend compte au quotidien. Selon l'observatoire des inégalités, la moitié des salariés français à plein temps perçoivent un salaire mensuel inférieur à 1 500 euros. Que dire aussi des 4 millions de salariés à temps partiel non choisi -principalement les femmes - et de ceux qui sont privés d'emploi.

Il apparaît donc urgent, au moment où le parti des socialistes s'enlise une nouvelle fois dans la guerre des chefs en offrant une bien molle opposition que des initiatives soient prises pour remettre l'action politique en marche et ne phase avec la réalité sociale.

 


Nul doute que la MARCHE du 27 SEPTEMBRE "

Du MEDEF à l'ELYSEE pour les Salaires" donnera le signal politique fort qui fait aujourd'hui défaut...

 

 

 

 

Publié dans Edito

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