LIBERTE 62 -ALERTE ROUGE DANS LES BEAUX QUARTIERS

Publié le par Liberté 62

 

 


Alerte rouge dans les beaux quartiers

 

 

Plus de 10 000 personnes ont participé, samedi 27 septembre, aux marches organisées à Paris et à Marseille par le Parti Communiste Français pour augmenter les salaires, les retraites et les minima sociaux. L'initiative, engagée deux semaines après son lancement à la fête de L'Humanité, a rencontré un succès indéniable.

Par Jérôme Skalski

 

DANS LA CAPITALE, prenant le départ devant le siège du Medef, les manifestants se sont dirigés vers le Palais de l’Elysée en traversant une partie des beaux quartiers de l'ouest parisien. Passé le Pont de l'Alma, rive droite, leurs slogans ont été entendus, entre autres, par les flâneurs de la très chic et très feutrée avenue Montaigne dont le cortège a longé une rue adjacente avant de s'arrêter face au siège officiel de la présidence de la République française.

 

Dans les beaux quartiers

 

Dans cet espace social réservé, la pertinence des revendications portées par la marche organisée par le Parti Communiste Français – augmentation des salaires, des retraites et des minima sociaux - était sensible. A deux pas des boutiques et des hotels de luxe – pour information, l'hôtel Plaza Athénée, avenue Montaigne, «offre» le confort de ses chambres «à partir» de près de 600 euros la nuit - , la réalité sociale des politiques dites «libérales» défendues par le gouvernement Sarkozy-Fillon, l'UMP, le MEDEF et la gauche «bien pensante» prenait un visage concret. Un double visage plutôt : d'un côté celui d'une minorité de privilégiés drapée dans son autisme de classe, de l'autre, celui de la grande majorité.

 

Des caddies bien remplis

 

En tête de cortège, une dizaine de manifestants poussaient des caddies contenant les quelques 100 000 pétitions diffusées et recueillies partout en France par les membres du PCF et portant la revendication de «rompre avec la logique du tout pour le fric».

 

...de pétitions

 

Après une intervention de Marie-George Buffet, secrétaire nationale du PCF, en fin de manifestation (voir ci-contre), une délégation d'élus et de dirigeants du Parti Communiste Français s'est rendue à l'Elysée pour les remettre au représentant du président de la République. Avec le tract national qui les accompagnait, elles rappelaient quelques «vérités» incontournables : le fait qu'en dix ans les profits sont passés, en France, au quart du PIB; l'explosion des profits des entreprises du CAC 40; les 65 milliards d'euros d'exonérations ou de subventions distribuées aux entreprises «sans aucune évaluation de leur utilité sociale»; les « réformes » qui «cassent tous les acquis construits par nos aînés : école publique, sécurité et protection sociales, hôpital, culture, code du travail».

 

«Augmentez les salaires, pas les actionnaires»

 

Derrière la banderole nationale et les banderoles fédérales du PCF ainsi que celle du Mouvement de la Jeunesse Communiste de France, les drapeaux rouges, les pancartes et les slogans tranchaient avec le parti pris de classe des lieux. En scandant «Augmentez les salaires, pas les actionnaires» ou «Medef, Medef crache tes benefs !», le message des manifestants était clair. Pour remplacer, sans doute, les papillons en ce début d'automne, des reproductions factices de billets de 500 euros vire-voltaient dans les rues ou se déposaient sur le pare-brises des voitures de luxe garées sur le passage de la manifestation. Pour remplacer les «vrais», elles remplissaient les mains ou les poches de ceux qui, le plus souvent, n'en voient même pas la couleur. Si l'ambiance était «bon enfant» - certains «grands» médias, de rive droite ou gauche, ont ironisé sur cette marche «à» plutôt que «sur» l'Elysée - la détermination des manifestants était palpable. Sous le symbole, non pas une bravade ou la mise en scène affectée, «100% à gauche», d'un grand soir pour faire «rigoler à l'Elysée», mais une conscience grave des enjeux économiques, sociaux et politiques – électoraux et législatifs – de la période actuelle.

 

Prouver le mouvement en marchant

 

Face aux arguments subtils des «philosophes», Diogène avait prouvé, en quelques instants, l'existence du mouvement en marchant. Face aux arguties de ceux qui à l'extérieur et, malheureusement, à l'intérieur du PCF veulent hâter ou anticiper sa mort ou son «dépassement», le succès indéniable de la marche du Parti Communiste Français pour les salaires, les retraites et les minima sociaux – marche organisée en seulement deux semaines - a fait mouche. Sur la base d'une mobilisation des fédérations, des élus, des sections, des cellules et des adhérents du Parti Communiste Français à partir de revendications ancrées dans la réalité sociale, elle a prouvé que l'existence d'un mouvement communiste, en France, passait par l'affirmation de celle du PCF. En renouant, au niveau national, avec une des ses grandes traditions militantes – l'organisation de manifestations de masse - et en affirmant sans complexe son identité politique et sociale, le PCF a démontré l'existence du PCF par le fait. Ce fait pratique, au service du monde du travail et de la création, doit retrouver toute sa force. Ce fait pratique, ce n'est ni une «vieille maison» même mieux gardée ni, prodigue en promesses, un «nouveau» parti comme on en trouve «nulle part ailleurs». Ce fait pratique, quand il puise au meilleur de ses traditions, sait retrouver, depuis au moins «36 à 68 chandelles», l'énergie révolutionnaire de toute sa jeunesse. Plein feu : ce fait pratique, cela est bien connu à l'Elysée ou rue Montaigne, c'est le Parti Communiste Français.

 


 

 

 

 

 

 

Présents samedi matin à Rouvroy pour participer à l'Assemblée Générale de l'ADECR, un certain nombre d'élus communistes du Pas-de-Calais ont rejoint la Marche pour les salaires organisée dans l'après-midi à Paris. Parmi eux, David Noël, Cathy Poly, Jean-Claude Danglot, Véronique Buard et Daniel Dewalle se sont placés derrière la banderole des communistes du Nord et du Pas-de-Calais. Auprès des nombreux militants du PCF venus de toute la région – cinq bus en tout - étaient aussi présents Eric Corbeaux, conseiller régional et premier secrétaire de la Fédération du Nord du PCF, Fabien Roussel, membre du Conseil National du PCF, Jacques Robitail, maire d'Avion, Hervé Poly, conseiller municipal d'Avion et membre du Bureau Fédéral du PCF du Pas-de-Calais, Guillaume Sayon, conseiller municipal d'Avion et coordinateur départemental des Jeunes Communistes accompagné de plusieurs militants du MJCF du Pas-de-Calais, Jean-Louis Fossier, conseiller municipal délégué de Courrières et secrétaire de la section de Courrières, Edmond Bruneel, conseiller municipal de Montigny-en-Gohelle et secrétaire de la section de Montigny-en-Gohelle, Jean-Michel Butruille, secrétaire de la section de Noyelles-Godault, ou encore Xavier Schmidt, secrétaire de la cellule Lanvin-Coquel d'Arras ainsi que de nombreux camarades arrageois. Aux côtés des militants et sympatisants du PCF venus de tous les départements, on remarquait la présence de nombreux syndicalistes de Solidaires et de la CGT comme Didier Le Reste, secrétaire du syndicat CGT des Cheminots.

 

 

 

 

 

Monter d'un cran !

 

 

Intervenant aux côtés de Francis Parny, d'André Chassaigne, de Nicole Borvo et de Michèle Demessine à la fin de la Marche pour les salaires, les retraites et les minima sociaux, Marie-George Buffet , secrétaire nationale du PCF, en a appelé à «monter d'un cran» dans les revendications et les luttes. Extrait.

 

«Le capitalisme ne se moralise pas, il se combat. Le président de la République nous dit de continuer les réformes mais sa réforme des retraites, c'est la porte ouverte aux fonds de pension comme aux Etats-Unis où plusieurs de ces fonds sont en faillite emportant avec eux la retraite de millions de travailleurs américains. Sa France de propriétaires, c'est le mirage des subprimes qui viennent de mener la planète financière au chaos. Sa privatisation de La Poste, c'est un nouveau cadeau à la finance. La suppression programmée de 30 000 postes de la fonction publique, c'est un Etat amputé au moment où tout montre le besoin d'Etat face au marché. Ses baisses d'impôts pour les plus riches, c'est surtout du carburant supplémentaire pour la finance et donc le moyen de propager encore et toujours l'incendie. Les réformes du Président de la République, ce n'est pas la voix de la solution mais bien le problème qui est posé à notre pays.

Alors, ces prochaines semaines, il faut encore monter d'un cran ! On va monter d'un cran sur les salaires parce que les salaires c'est, bien sûr, le pouvoir d'achat mais c'est aussi un coup porté à la spéculation et un coup porté à la crise économique. Alors, oui, il faut augmenter le SMIC, revaloriser les salaires des fonctionnaires et pénaliser les entreprises qui n'accordent pas d'augmentations de salaires. On va monter d'un cran pour l'école et pour donner toutes les chances de réussite à nos enfants et plutôt que de baisser les impôts pour supprimer des postes de profs, on va demander de revenir sur les cadeaux fiscaux au patronat et aux plus riches : le paquet fiscal c'est terminé !

On va monter d'un cran pour libérer l'industrie de la finance en allant au salon de l'auto pour montrer que les suppressions d'emploi dans l'automobile, ce n'est pas irrémédiable. On ira porte de Versaille revendiquer la création de banques publiques qui seraient notamment chargées, sous le contrôle des salariés et des élus, de soutenir l'industrie automobile pour lui permettre d'investir dans tout ce qui fera la vie de demain. Et au moment où Nicolas Sarkozy est président de l'Union Européenne, on va monter d'un cran pour libérer l'Europe des fanatiques du «libre marché» , on va se battre pour en finir avec la concurrence sauvage et le dumping social qui plombe les salaires ! On va se battre pour une banque centrale européenne contrôlée par les peuples ! Partout, on va monter d'un cran parce que la crise économique n'a rien d'irrémédiable !

Dans les prochaines semaines avec les hommes et les femmes qui nous entourent, dans les entreprises, dans les quartiers, dans les villages, dites bien que la gauche n' a pas la tête baissée. Qu'à gauche, il y a un parti qui relève la tête et qui se bat : ce parti, c'est le Parti Communiste Français.»







 

Publié dans Politique

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