LIBERTE 62 - LA VIE DÉPARTEMENTALE N'EST PAS EN DEHORS DES RÉALITÉS...

Publié le par Liberté 62

 



CONSEIL GÉNÉRAL DU PAS-DE-CALAIS

 

LA VIE DÉPARTEMENTALE N'EST PAS EN DEHORS DES RÉALITÉS NATIONALES ET MONDIALES

 

C'est à partir de cette constatation que les élus communistes ont placé le débat lors de la séance plénière du Conseil général qui s'est tenue au début de cette semaine.

 

Par Jean Michel Humez

 

Avant les vacances, les conseillers généraux communistes avaient approuvé l'objectif de faire du Pas-de-Calais un département solidaire, innovant et durable. À l'époque, cependant, ils rappelaient que cette ambition ne pouvait reposer sur une simple volonté même la mieux partagée, mais appelaient à un effort de lucidité face aux événements nationaux et internationaux.

C'est pourquoi Dominique Watrin, président du groupe communiste, a débuté son intervention en mettant en avant la qualité des événements politiques et économiques de ces dernières semaines. Ces événements auraient mérité selon lui un échange de vues dès cette session de rentrée.

Il est vrai que ce qui est à l'oeuvre aujourd'hui touche déjà la vie quotidienne des habitants du Pas-de-Calais et qui ne sera pas sans incident sur la politique départementale. Pour l'élu communiste, la crise financière internationale met en lumière le caractère intrinsèquement destructeur du capitalisme. Cela se traduit immédiatement par des milliards d'euros partis en fumée alors qu'il aurait fallu fermer les robinets de la finance et mettre fin à l'économie de casino qui se résume par cette formule : "pile, je gagne, face vous payez". En bref, on privatise les bénéfices et on nationalise les pertes. DominiqueWatrin constate déjà certaines conséquences sur les habitants du département avec notamment une contraction sévère de l'activité dans l'industrie automobile et l'immobilier.

Le constat ne s'arrête pas là et suscite la colère des élus communistes dont Dominique Watrin traduit par des exemples flagrants : "Le Projet de révision générale des politiques publiques. Celui-ci serait d'ailleurs mieux nommé Recul Généralisé des Politiques Publiques dans le Pas-de-Calais. Qu'on en juge. Dans le cadre du non-remplacement d'un départ à la retraite sur deux, c'est la compression de 15 à 5 des Directions et Services de l'État dans ce département déjà sous-administré (plus de DDE, de DDJS ou de DDASS par exemple). Mais aussi, la suppression de sous-préfectures, le transfert payant des immatriculations à des concessionnaires privés, l'établissement des cartes d'identité et des passeports regroupés dans 25 mairies agréées. Tout ceci est très parlant pour les habitants et les élus. Alors puisque le Préfet du Pas-de-Calais refuse de venir rendre des comptes devant les élus du Département, ne devrions-nous pas aller ensemble à lui pour l'interpeller avant qu'il ne rende sa copie au Préfet de Région ?

De même, sur l'abandon généralisé des services publics aux appétits financiers des opérateurs privés qui menace aujourd'hui le Service Public de La Poste. Et puis nous sommes toujours dans la période de rentrée scolaire marquée cette année encore par des suppressions massives de postes : 687 pour l'Académie de Lille, soit autant que les Académies réunies de Corse, Limoges, Clermont- Ferrand, Montpellier, Besançon et Toulouse ! N'y a-t-il pas là matière à réaction collective de notre part de même qu'aux propos insultants de Darcos revendiquant de fait le recul de la scolarisation des deux ans particulièrement accentué dans notre département et la mort progressive programmée de l'école maternelle". Le groupe communiste considère qu'il y avait d'ailleurs cette année matière à débattre de la rentrée scolaire ce qui aurait été profitable pour faire un premier bilan d'étape sur la réforme des aides aux familles ayant des enfants au collège et pour évaluer son impact sur la fréquentation des restaurants scolaires notamment par les élèves des milieux les plus défavorisés.

De même, le projet de loi de finances 2009 mériterait une réflexion approfondie, car il va aggraver l'étranglement financier des collectivités. En outre, le projet de loi du RSA, expérimenté dans le département depuis un an bientôt, n'est pas sans susciter certaines craintes sur des effets pervers tels que la multiplication des petits boulots, le développement de la précarité et des bas salaires, le laissé pour compte des autres Rmistes. Si les élus communistes saluent le travail réalisé par l'Assemblée départementale, ils considèrent cependant que cela ne peut dispenser les uns et les autres à analyser avec sérieux les grands dossiers évoqués auparavant. De ce fait, Dominique Watrin demande la convocation d'une session extraordinaire du Conseil général au regard de la gravité des menaces qui pèsent sur le Pas-de-Calais et ses habitants. Une réalité qui appelle une mobilisation collective.


LES ÉLUS COMMUNISTES VEULENT RÉHABILITER LA POLITIQUE DANS L’ASSEMBLÉE DÉPARTEMENTALE



Vendredi dernier, le groupe communiste du Conseil général tenait une conférence de presse car lʼordre du jour de la session laisse peu de place au débat politique pourtant riche dʼune actualité en cette rentrée 2008/2009 qui touche pourtant la vie quotidienne des habitants et des familles du Pasde- Calais. Dʼoù le souhait des élus communistes de rencontrer les représentants de la presse pour pouvoir en débattre et donner leur point de vue. Dominique Watrin, président du groupe communiste, regrette que lʼabsence du Préfet aux sessions du Conseil général ne permet plus finalement aux élus dʼexiger lors des séances publiques, des comptes aux représentants de lʼEtat sur les politiques publiques et la situation dans le Pas-de-Calais.

Lʼélu communiste prend pour exemple la rentrée scolaire qui a suscité beaucoup dʼinquiétudes et de difficultés chez les familles et les élèves, dans la communauté éducative comme pour les élus. “Nous subissons les suppressions massives de postes, la diminution des moyens, la disparition de filières et dʼoptions dans certains lycées, la suppression de la carte scolaire, les refontes de programmes, le service dʼaccueil minimum, véritable machine de guerre contre le droit de grève” : souligne Dominique Watrin..

Il ajoute que la rentrée connaît également la poursuite par le Gouvernement du démantèlement des politiques publiques qui au niveau de lʼEtat se cache derrière le sigle RGPP que lʼon peut qualifier plutôt de “régression” générale des politiques publiques. “Sous couvert de modernisation des administrations et dʼefficacité nous assistons, de fusion en restructuration, dʼexternalisation en privatisation et de flexibilité en précarisation à une vaste opération de destruction des fondements même du Service Public. Pas un secteur nʼest épargné, lʼécole, la Sécu, les CAF, la culture, les routes, lʼaudiovisuel, les hôpitaux, les tribunaux, les impôts, lʼANPE, les ASSEDIC, lʼarmée… et même les Souspréfectures ” : constate Dominique Watrin.

Lʼélu communiste dénonce la réduction des dépenses liées à lʼintérêt général et le champ libre laissé aux appétits financiers des opérateurs privés. “Cʼest lʼabandon du principe cher à la France qui privilégie la proximité et lʼégalité de traitement des citoyens. Cʼest le même abandon qui a conduit aux privatisations de France Télécom, dʼEDF GDF et qui menace le service public postal aujourdʼhui ! Pourtant les apôtres de cette politique du “tout sauf lʼEtat” ne trouvent rien à redire quand le gouvernement à lʼinstar des américains sʼapprête à injecter des dizaines de milliards dʼargent public pour pallier aux conséquences de la crise financière et à la mise en faillite de nos banques.” : déplore Dominique Watrin. Quelles seront les conséquences pour une collectivité comme le Département? Quelles seront les conséquences pour les habitants du Pas-de-Calais ? Quel devenir pour le plan stratégique départemental si les prévisions sur les conséquences de la crise sont réelles ? Face à la gravité de la situation, à lʼampleur des reculs sociaux et économiques subis par la population, les conseillers généraux communistes ont demandé lundi la tenue dʼune session extraordinaire pour quʼun vrai débat puisse avoir lieu dʼautant que lʼAssemblée nationale va examiner la loi de finances 2009 qui va aggraver lʼétranglement financier des collectivités .

 

AUTRES INTERVENTIONS ET MOTIONS DES ÉLUS COMMUNISTES

 

MALGRÉ lʼopposition des élus communistes, le Conseil Général a entériné la fusion absorption de la SEFAC par Artois Développement. La SEFAC, société dʼéconomie mixte, va selon le cabinet dʼexpertise faire les frais de “cette opération qui apparaît dommageable à lʼactivité commerciale et à lʼéquilibre social de lʼéquipe et mal adaptée au contexte économique puisquʼaucune synergie ne peut être envisagée” Même si des garanties ont été obtenues quant au maintien des emplois, les 22 salariés de la SEFAC craignent que ce rapprochement ne se traduise par des postes doublons et des conséquences évidentes sur lʼeffectif global. Le groupe communiste a déposé une motion contre la privatisation de La Poste, une autre pour lʼabandon du dossier Edvige et une troisième contre la baisse des crédits dʼétat en faveur de lʼéconomie. Sur ce dernier point, il faut savoir que lʼEtat consacre 84 euros par demandeur dʼemploi dans le Nord/Pas-de-Calais au titre de lʼinsertion par lʼéconomique alors quʼil en consacre 180 en Franche Comté et 231 en Alsace.

Publié dans Politique

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