LIBERTE 62 - BABOUSE MET EN SCÈNE « LES 40 COMMANDEMENTS DU CH'TI »
UN PLAISIR PARTAGÉ, HORS DES SENTIERS BATTUS
BABOUSE MET EN SCÈNE « LES 40 COMMANDEMENTS DU CH'TI »
Par Pierre Pirierros
« Jʼai toujours beaucoup dessiné parce que ça mʼa toujours énervé de beaucoup lire sans pouvoir « participer » et parce que jʼai toujours été plutôt casanier. Déjà, quand jʼétais gamin, on mʼappelait « lʼhermitte » ou encore « le sauvage » car je préférais rester à dessiner dans ma chambre plutôt que dʼaller pousser une baballe avec mon pied au risque de me faire mal, une entorse étant si vite arrivée...
Cʼest au collège que ma prof de dessin a insisté auprès de mes parents pour quʼils mʼinscrivent aux Beaux-Arts de Boulogne-sur- Mer. Au collège, je me nourris de Gaston Lagaffe, Astérix, Pif gadget, Spirou, le journal de Tintin etc... mais aussi de San Antonio, de vieux romans de SF ou de vieux polars qui emmène mon imagination de plus en plus loin. Depuis cette date, jʼai toujours voulu vivre de mon dessin et notamment de la bédé, glanant tout ce qui pouvait sʼy rapporter dans les journaux. »
Matériau familier
« Les 40 commandements du Ch'ti » Les commandements de Babouse expression se conjuguent à lʼinfini même si le nombre affiché est défini comme un mutliple des tables de Moïse. Lʼidée de « commandement » est basée sur une conception globale du rapport à un environnement donné. On peut entrer dans lʼhumour « chʼti » comme dans n'importe quel autre humour. Une fois ces données en tête, la perception dʼune oeuvre utilisant la bande dessinée apparaît comme un matériau artistique évident et, a fortiori, un matériau familier. Il y a lʼexigence du visible dans un domaine, a priori, facile dʼaccès. Babouse défend et maintient une certaine idée de la création, vivante, complexe, à travers un véritable manifeste sur la nécessité de rendre compte de la réalité plastique. Cʼest cette prise de conscience qui rejaillit sur lʼesthétique et la nécessité du plaisir partagé. Ainsi, « Les 40 commandements du Chʼti » sʼoffrent à nous.