LIBERTE 62 - NOTRE RÉPUBLIQUE EN DANGER !

Publié le par Liberté 62

NOTRE RÉPUBLIQUE EN DANGER !


ELABORÉE par Michel Debré, ministre du Général de Gaulle, la VèmeRépublique était loin dʼêtre un modèle de démocratie, mais ses principes fondamentaux reposaient sur la recherche de la stabilité politique, du régime présidentiel sans pour autant remettre en cause les différents piliers démocratiques et sociaux de notre République : La laïcité et lʼéducation nationale, la sécurité sociale et les régimes de retraites, les services publics et les nationalisations.

Dès son arrivée au pouvoir, Nicolas Sarkozy a mis en oeuvre dans la précipitation ses réformes libérales pour passer à la moulinette, tous ces acquis sociaux et démocratiques basés sur un système de solidarité et dʼégalité qui différenciaient la France des autres pays capitalistes. En faisait lʼexception grâce aux luttes qui jalonnaient son histoire.

Toutes ces réformes ne passent pas sans résistance comme cʼest le cas actuellement pour la Poste et pour lʼÉducation nationale. Nicolas Sarkozy mesure que même dans son propre camp il y a des rebellions à la politique imposée par sa majesté. La bataille parlementaire que mènent les sénateurs sur lʼaudiovisuel en est un exemple.

Le projet de Nicolas Sarkozy va donc au-delà dʼune remise en cause des acquis sociaux, dʼune politique réactionnaire qui serait imposée par une droite dure. Son projet prend forme et nombreux sont ceux à sʼinquiéter aujourdʼhui des risques de construction dʼune nouvelle société française, débarrassée des principes républicains pour un régime qui ne porte pas encore son nom.

Depuis quʼil est Président de la République, à peine 2 ans, Nicolas Sarkozy a déjà réglé ses comptes avec Mai 68, le programme de la Résistance, 1936. Lʼheure est venue pour lui dʼaffronter la Révolution française dont est issue notre République. Réforme constitutionnelle ; réforme de lʼaudiovisuel pour mettre à sa botte les médias, réforme territoriale et électorale pour réduire le rôle des départements et communes ; collectivités de proximité qui représentent des foyers de démocratie et de résistance ; réforme de la gendarmerie passée sous tutelle du ministère de lʼintérieur ; réforme de la justice pour la rendre moins indépendante… Bref, une politique qui prépare une société basée sur les pleins pouvoirs de lʼhomme qui la dirige.

Cette attaque sans précédent contre la vie démocratique de notre pays et son système républicain ne vise pas que les ambitions personnelles de Sarkozy, elle correspond au modèle de centralisation qui est le sien, pour supprimer tous les obstacles à la politique libérale et accorder la France au modèle européen.

Aussi dans ce contexte, la journée de manifestation intersyndicale du 29 janvier prend une dimension exceptionnelle. Dʼabord parce que beaucoup de salariés attendaient depuis longtemps cette unité syndicale, ensuite parce quʼelle repose sur une plate forme revendicative offensive sur le contenu. La participation massive aux manifestations du 29 janvier peut marquer un tournant, repositionner le mouvement social sur une contre offensive à la politique qui nous écrase. Le Medef craint déjà le 29. Cʼest bon signe.

Il est temps dʼarrêter les bras des casseurs. Il faut que Sarkozy et les siens mesurent au soir du 29 janvier que lʼannée 2009 sera dure pour eux et leurs réformes, quʼun mouvement se met en marche contre le chômage demasse, la précarité, les bas salaires, pour une protection sociale et des retraites décentes, pour renforcer la démocratie notamment au sein des entreprises.

Les communistes apportent leur soutien et leur contribution à cette journée revendicative du 29, ils seront présents dans les manifestations, car seul un mouvement de luttes puissant peut mettre en difficulté Sarkozy et sa politique.


Jean Claude Danglot

Publié dans Edito

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article