ARJO WIGGINS (AUDOMAROIS) - LES EMPLOIS PROMIS NE SONT PAS AU RENDEZ VOUS

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Liberté 62 n°776 - Le 28 Septembre 2007 - 6 – Social


ARJO WIGGINS (AUDOMAROIS)

LES EMPLOIS PROMIS NE SONT PAS AU RENDEZ VOUS

 

Journée d’action à l’occasion de la venue du PDG.

Par Pierre Pirierros

 

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Les syndicalistes de la CGT d’Arjo Wiggins ne baissent pas les bras, ils organisaient, jeudi dernier, une journée d’action. (Photo Liberté 62
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Le “monde du papier” connaît des mutations profondes et, à chacune d’entre elles, ce sont les salariés qui trinquent avec des suppressions de postes, des licenciements à la clé. Cela ne peut plus continuer. Jeudi 27 septembre, à l’occasion de la venue du PDG d’Arjo Wiggins Papiers Couchés, la CGT organisait une journée d’action pour contrecarrer les plans actuels et à venir de la direction. La “Vallée de l’Aa”, est une des régions très importantes en France pour le Papier-Carton ; elle concentre des dizaines d’unités.

Rien n’est fait pour pérenniser le site, dit la CGT, les conditions de travail se dégradent, les accidents de travail sont en augmentation. Trop, c’est trop !” Elle ajoute, “les nouveaux postes proposés aux salariés équivalent à des modifications du contrat de travail (rémunération, qualification, lieu de travail, durée de travail). La plus grande des vigilances s’impose à tous les niveaux. Cette vigilance fait partie de l’action syndicale pour l’amélioration des salaires, des conditions du travail et surtout la mobilisation contre toute restructuration nuisible à l’emploi. Spécialisée dans le papier de qualité et le papier haut de gamme, l’entité Arjo Wiggins de Wizernes fait partie de la branche dite “papier couché”, avec une longue histoire dans cette vallée de l’Aa, appelée autrefois, les Papeteries de l’Aa jusqu’en 1981. Depuis 1985, elles appartiennent à une holding sous la houlette de la famille italienne Agnelli. L’investissement en 2003 d’une machine “coucheuse” (en provenance d’Angleterre) ne s’est pas fait dans les meilleures conditions techniques possibles et la CGT avait parlé, à l’époque “de favoriser le projet pour l’emploi mais pas forcément avec l’installation de cette machine”.

Les départs en retraite ne sont pas remplacés et cela interpelle tous les travailleurs ; la question posée est celle de l’activité de production, y compris dans les entreprises soustraitantes ou sous contrat. Arjo Wiggins est le premier fabricant mondial de papiers techniques et de création, avec des marques telles que Canson, Chromomat ou Gateway.

 

Opposer les salariés entre eux

 

Opposer les salariés entre eux, les catégories professionnelles entre elles, voilà ce que sait (et veut) faire la direction d’Arjo Wiggins. On le sait, l’entreprise poursuit son implantation en Chine et achète au Danemark, une usine de fabrication de Papier recyclé. Les syndicalistes de la CGT entendent démonter les arguments de la direction et préviennent les salariés des mauvais coups qui les attendent. “La nouvelle attirance d’Arjo Wiggins, disent-ils, est le Papier Vert, une usine de désencrage est à l’étude, l’usine du Pas-de-Calais, à Wizernes, fait partie des candidats potentiels. Or, sur ce point précis, la direction annonce, déjà, qu’il n’y aura pas d’embauche ! Aujourd’hui, avec la pré-étude d’installation d’une station de désencrage, la direction met en avant une spirale de promesses pour diviser encore plus les salariés. Souvenons-nous du “Nouvel atelier de couchage” qui prévoyait 52 embauches... (à ce jour, l’effectif est de 368 personnes contre 450, il n’y a pas si longtemps). Nous espérons que les aides publiques ne seront plus données les yeux fermés car les emplois promis ne sont pas au rendez-vous.” C’est tout le contraire qui se produit : ni recherches, ni développement, ni innovation, ni création, ni embauches. Les partisans du déclin de la filière papetière n’auront jamais l’approbation des salariés et des syndicalistes ; ils ne bénéficieront jamais de leur passivité.

En février dernier, un accord était signé par les syndicats et la CGT dans un esprit de transparence. Que vaut cet accord alors que la direction ne dit mot sur l’emploi et cache ses prérogatives ? Dans la même logique, le patronat casse les centres techniques, laisse tomber la recherche-développement, ignore le marketing soutenant la création de nouveaux produits dont ils n’imaginent même pas qu’ils puissent exister. Comment inverser ce déclin ? Comment développer les centres de recherches, la Recherche, la Formation professionnelle ? Toutes ces interrogations sont posées par les syndicalistes du Pas-de-Calais. Le document central “La Charte de la filière papetière” comporte l’engagement ferme des syndicalistes face à l’esprit d’abandon, au laxisme, au laisser- faire des directions, aux manoeuvres du marché. Le chapitre “Mesures d’urgence” souligne l’importance des revendications fondamentales pour l’avenir et les emplois. Le groupe Arjo Wiggins est engagé fortement dans une mutation profonde qui, à chaque étape, interpelle les travailleurs sur l’emploi, la fragilisation de sa pérennité, les compétences professionnelles. Si dans le monde des employeurs papetiers tout s’échange, depuis le début de l’année 2000, tout tourne autour d’une volonté délibérée de casser l’emploi. De l’ouvrier au chercheur en passant par les techniciens et le marketing toute la filière est touchée de plein fouet ; la liquidation d’International Paper à Maresquel et les licenciements à Stora Enso Corbehem plombent toute la profession.

La responsabilité des salariés et des syndicalistes cégétistes est activement engagée pour défendre la filière papetière contre des stratégies de grands groupes qui considèrent notre pays et la planète comme un champ de spéculations.

 

 

 

LA CHARTE DE LA FILIÈRE PAPETIÈRE

La Charte de la filière papetière de la CGT est explicite, elle sera au centre des débats du congrès de la Filpac-CGT, qui se tiendra, à Lille, du 5 au 8 novembre prochain.

EXIGER des pouvoirs publics qu’ils aident la profession et les syndicalistes à coordonner l’effort de redressement de la papetière. Pourquoi le ministre de l’Industrie, dont c’est théoriquement le rôle, n’engagerait pas positivement son ministère au service du bien commun ? Défaillant aujourd’hui, ce ministère constate que dans nombre de régions des tables rondes, des assises se sont tenues pour envisager la mise en commun de moyens industriels, politiques, sociaux et financiers au service de notre filière. Défendre le produit «papier», promouvoir la solution papetière, redresser l’image de marque de la filière, ce serait trop leur demander ?
Des syndicats patronaux comme le Medef nous rebattent les oreilles sur la beauté de l’esprit d’entreprise ! Pourquoi cet esprit a-t-il quitté notre branche ? La responsabilité des propriétaires des usines, des bâtiments, des machines, est engagée. Il ne s’agira pas cette fois de se débarrasser de cette responsabilité par des plans sociaux, payés d’ailleurs en grande partie par d’autres, les sommes allouées par les papetiers étant très rapidement amorties. Défaillant aujourd’hui, ce ministère constate que dans nombre de régions des tables rondes, des assises se sont tenues pour envisager la mise en commun de moyens industriels, politiques, sociaux et financiers au service de la filière.

 

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