SUBLISTATIC (HÉNIN-BEAUMONT) - LES SALARIÉS PORTENT PLAINTE AUX PRUD’HOMMES

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Liberté 62 n°777 - Le 5 Octobre 2007 - 6 – Social

 

SUBLISTATIC (HÉNIN-BEAUMONT)

 

LES SALARIÉS PORTENT PLAINTE AUX PRUD’HOMMES

Par Pierre Pirierros

 

Les anciens salariés de Sublistatic portent plainte aux Prud’hommes de Lens. Ils sont plus d’une centaine dans ce cas. Après un premier report, un nouveau rendez-vous leur est fixé au 13 novembre. Maître Rilov, leur avocat, est confiant dans une procédure légale, c’est-à-dire, dénoncer l’absence de Plan de sauvegarde de l’emploi.

 


 

 

FIN janvier 2007, le personnel constatait que les indemnités de licenciement “promises” aux 224 salariés recouvraient la liquidation totale de leur entreprise. "On nous a demandé d'accepter les conditions de la convention de reclassement personnalisé pour obtenir 3.000 euros de prime, plus 7.000 euros si nous décrochons un CDI, un CDD ou une formation", soulignait la secrétaire adjointe du comité d'entreprise. Et les 7000 euros sont là pour masquer les chiffres du chômage, puisque seul le salarié qui trouve un emploi ou une formation dans les six mois va toucher les 7000 euros en plus des 3000 euros de prime de licenciement. Dans le cas contraire, c’est le “chômage” avec tout ce que cela comporte. C’est très en-deçà des revendications de départ. L’occupation a montré que l’outil de travail était toujours performant puisque de nombreuses familles, de nombreux élus, ont pu, ainsi, visiter une usine “prête à redémarrer à tout moment”.

 

Un outil de travail pourtant performant

 

Un outil de travail performant, un savoir-faire exceptionnel, de belles machines, un produit impeccable, tous ces adjectifs traduisent bien ce qu’était une entreprise comme celle-là, une entreprise dont la machine infernale des LBO a cassé entièrement au bout de la troisième fois... “La diversification était un enjeu de taille, un enjeu qu’il fallait prévoir, nous ont dit les salariés lors de la visite de leur entreprise, remporter d’autres marchés, c’était possible. C’est l’appât de l’argent qui a tué nos emplois, l’usine a fait d’énormes bénéfices puis un beau jour des marchés de plus en plus nombreux partaient vers d’autres pays. Nous avons connu trois “LBO”, (Leverage buy out), le LBO est une opération d'acquisition d'une entreprise financée par un fort recours à l'endettement. Nous étions à la merci des financiers”. Et pourtant, des investissements avaient eu lieu, comme le passage récent au numérique, avec des machines de qualité. Le savoirfaire des salariés était là, irréprochable !

Il fallait rembourser les dettes et aujourd’hui 235 salariés savent ce que signifie la liquidation de leur entreprise dont les machines ont été vendues aux enchères. Dans cette entité, il y a aussi une unité qui tourne à plein, “Subligravure” (qui grave les matrices), largement bénéficiaire et convoitée de toutes parts. En 2004, ce sont quelques 60 salariés qui ont fait les frais d’un licenciement collectif et aujourd’hui, ce sont les mêmes arguments qui sont utilisés pour dégraisser, la concurrence asiatique et chinoise. Ceux qui sont à la tête de l’entreprise obéissent aux fonds de pension américains. Il faut intéresser l’actionnariat. Or, les salariés de Sublistatic savent qu’on ne peut jouer impunément avec les mots, car ils expriment, hélas, une situation sociale donnée. “Le gouvernement français, observe la CGT, ne prend pas ses responsabilités en matière de négociations commerciales internationales. Le secteur textile est plus que jamais la monnaie d’échange d’un troc ; l’argument de tout mettre sur le dos de la concurrence asiatique est une tactique habituelle de la part de l’employeur Sublistatic”.

 

Que fait le Pôle «UP-Tex» ?

 

Le “Pôle de compétitivité” UPTEX, (textiles traditionnels et techniques), annoncé d’une façon tonitruante par le gouvernement, en 2005, se devait d’apporter de nouvelles garanties et une véritable reconnaissance de la profession. Il n’y a pas si longtemps les filières du textile régional investissaient dans des secteurs d’avant-garde. C’était le cas de la “Lainière de Roubaix” qui avait lancé, au tournant des années 1970, Sublistatic à Hénin-Beaumont. Le dernier propriétaire, le groupe "Acland Capital Investissement", fait encore des bénéfices en liquidant l’entreprise du Boulevard Darchicourt. Aujourd’hui, la disparition de l’unité héninoise, conforte, hélas, la notion d’abandon de toute une filière et l’incurie totale des pouvoirs publics.

 

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Les salariés portent plainte aux Prud'hommes après des actions concertées pour l'emploi. L'usine était viable mais "Acland Capital Investissement" en a décidé autrement. ( Photos Liberté 62)

 



COMITÉ RÉGIONAL CGT : AGNÈS LE BOT, NOUVELLE SECRÉTAIRE

 

LA MANIFESTATION DU 13 OCTOBRE, À PARIS, SUR LES RAILS

 

La Conférence régionale CGT du Nord/Pas-de-Calais s'est tenue les 25 et 26 septembre derniers à Ambleteuse. Les différentes politiques menées en matière d'industrie, d'énergie, de transport, de santé, de communication, de logement, de formation, d'éducation, de recherche ou de fiscalité et leurs conséquences dans notre région ont été abordées au cours de cette Conférence.

 

COMMENT les salariés de notre région peuvent-ils mieux intervenir sur toutes ces questions qui les concernent et comment peuvent-ils peser plus efficacement dans le sens du progrès social ? Quelle activité syndicale pour cela ? À partir de ces questions et du bilan des actions menées au cours de ces dernières années, plus de 110 responsables des structures professionnelles et territoriales du Nord Pas de Calais ont défini les axes d'intervention à venir du Comité régional.

Ils ont, dans ce cadre, désignés les animateurs des différents groupes de travail pour atteindre cet objectif ainsi que la nouvelle secrétaire régionale chargée d'animer ce collectif : Agnès Le Bot, 38 ans, membre de la direction confédérale de la CGT succède ainsi à Marc Beugin en poste depuis six ans et appelé à d'autres responsabilités.


Les questions d'actualités ont été très présentes dans les débats et des priorités d'action ont été adoptées :

Impulsion de la consultation nationale des salariés sur la proposition revendicative de la CGT et sur des propositions de mobilisation.

Mobilisation pour une participation massive des salariés du Nord/Pasde- Calais à la manifestation du 13 Octobre à Paris initialement organisée par la FNATH et l'ANDEVA pour le droit à la santé, le refus de la franchise médicale, la reconnaissance des pénibilités au travail dans le privé et le public (d'ores et déjà une dizaine de bus sont annoncés au départ de notre région pour la seule CGT)

Contribution à la réussite des actions annoncées le 18 Octobre par les organisations syndicales de cheminots et d'EDF GDF, le 19 Octobre par les organisations de retraités dans notre région et celles qui se dessinent en la période dans l'Education Nationale et la Fonction Publique.

 

Les personnels de la Santé mobilisés

 

Rien concernant les salaires, rien sur l’emploi. Sur la réduction du temps de travail, le gouvernement affiche sa volonté et sa détermination pour vider l’ensemble des textes de leur substance au prétexte qu’ils sont un frein à l’amélioration du pouvoir d’achat. Plus grave, au prétexte d’équité, il confirme qu’il s’attaque aujourd’hui aux régimes spéciaux de retraite pour pouvoir continuer d’allonger la durée du travail de tous, à l’occasion des négociations qui s’ouvriront dès 2008. Concernant le service public de santé et d’action sociale, alors que les établissements sont exsangues financièrement, le président de la République annonce un nouveau tour de vis sur les dépenses d’assurance maladie. Les établissements de santé seront financés à 100% par le biais de la T2A dès 2008 et l’intégralité des dispositifs sociaux sera revue favorisant “le retrait du marché du travail”. Il annonce que, “ce n’est que l’amorce de mesures fortes et structurantes”, citant pêle-mêle la démographie médicale, les affections de longues durées, les fraudes, la nécessité de développer des dispositifs d’assurance individuelle contre la dépendance. Au final, derrière un discours de justice et d’égalité, et avec une volonté d’intransigeance, l’ensemble de ces propositions peuvent se traduire par de profonds reculs sociaux pour tous. La Fédération CGT de la Santé et de l’Action Sociale s’insurge et condamne de tels propos. Elle entend agir pour s’opposer à ces projets qui comportent de vrais reculs de société pour tous, qui stigmatisent et opposent les différentes catégories de salariés.

 

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