LE PAYSAGE INDUSTRIEL D'ARC INTERNATIONAL VA CHANGERZVEC L'ARRIVEE IN SITU DE SAVERGLASS

Publié le par Liberté 62

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Liberté 62 n°792 - Le 18 Janvier 2008- 4 -
Social

 

Juin 2008

Le paysage industriel d’Arc International

va changer avec l’arrivée -in situ- de Saverglass

Par Pierre Pirierros

LA société française Saverglass, qui produit et distribue des flacons et bouteilles haut de gamme, implante en juin 2008 une usine à Arques. 300 emplois sont en vue mais derrière cette arrivée, bien des interrogations se font jour.

270 personnes seront embauchées d’ici juin et 60 supplémentaires "dans les trois ans". Cette opération se fera par voie de création d'une filiale Alphaglass, qui rachètera des terrains et bâtiments d'Arc International pour y lancer dans un premier temps un four avec cinq lignes de production. Le montant total de l'investissement sur trois ans atteindra 80 millions d'euros et les subventions publiques avoisinent les 9,5 millions d’euros.

Deux autres lignes de production devraient voir le jour en 2009 et 2010 et "d'autres créations d'emplois pourraient accompagner le lancement éventuel d'un deuxième four dans les années à venir", a ajouté le groupe. Saverglass, contrôlé depuis un an par Natexis Industrie, Natexis Investissement et Crédit Agricole Private Equity, compte 1600 personnes et possède deux usines de bouteilles et flaconnage de verre à Feuquières, dans l'Oise et au Havre. La Famille Desjonquères a cédé, à l’automne 2006, le contrôle de Saverglass à Natexis Industrie, Natexis Investissement et Crédit Agricole Private Equity.

Créée en 1897, reprise par Henri Desjonquères en 1964, propriété de Saint Gobain de 1969 à 1976, date à laquelle elle est rachetée par Luc Desjonquères, Saverglass conçoit, fabrique et distribue des bouteilles, des carafes et des flacons en verre haut de gamme (Bacardi Martini, Pernod Ricard, Rémy Martin, Roederer, Moët Hennessy).

Pour Loic Quentin de Gromard, PDG de Saverglass, la “philosophie managériale” est classique : les nouveaux associés permettront à l’entreprise de concrétiser rapidement des projets ambitieux, à la fois en matière de croissance interne et externe et notamment un segment ‘haut de gamme.” Le 2 juin 2008 , donc, est la date programmée de la mise en route des lignes de production de Saverglass, il y en aura cinq au total qui fonctionneront jour et nuit. Voilà pour la configuration industrielle de Saverglass à Arques ; le chantage des fonds publics pour son installation et le rachat du four V d’Arc International a été mis en avant. Les élus communistes, eux, ont voté contre la subvention (1 million d’euros) versée par le conseil régional...

La stratégie patronale ignore le salarié

Un tour d’horizon de la “pensée” patronale, c’est une véritable usine à gaz où le salarié n’est là que pour l’accumulation des profits. Marx a toujours raison. Le but du capitalisme, c’est le profit, pas les hommes. La famille Durand connaît son éthique ! En reprenant l’historique de ces dernières années, on notait un effectif de 12 000 personnes, voire un peu plus dans les années 2001, 2002. Le calage du plan de sauvegarde s’articule autour de l’accord de méthode signé le 21 décembre 2004, avec les effectifs de juillet 2004, (11700), qui faisait suite à l’annonce des 2659 suppressions d’emploi qui se sont traduits et devenus quelques semaines plus tard lors de la signature de l’accord de méthode, refusé par la CGT et FO, par 4000 suppressions d’emplois, d’ici 2008. Et l’État met la main à la poche pour le financement des pré-retraites ; la plupart des départs en pré-retraite est financée par le même État et la CGT de mettre la décision de ces suppressions d’emplois transformées en pré-retraite sur un accord tacite avec le ministère du Travail et la direction.

La CGT : “une crise profonde à Arc International”

Lors d’une récente rencontre avec la CGT de cette entreprise, Évelyne Largillière, secrétaire du syndicat, soulignait, “un processus s’engage, c’est sûr, mais pas forcément en faveur des salariés. L’accord de méthode ? Nous avons refusé de le signer, en tant que syndicalistes CGT, car au-delà de la forme, il y a le fond. Et le fond, d’ici 2008, c’est la finalité évidente d’un plan de suppression de 4000 emplois. La situation est préoccupante et le mécontentement est général à l’intérieur de l’entreprise. Nous sommes dans un mouvement généralisé de stagnation, voire de réorientation complète des produits. Tous les secteurs nous préoccupent et l’unité de “Blaringhem” (le cristal) ne sera pas épargnée, mais pas tout de suite... C’est une crise profonde, crise apparue de jour en jour avec l’arrivée sur place de Saverglass, dans l’unité historique d’Arques. Le four V est de toutes les convoitises. N’oublions pas que nous sommes en sureffectif d’ici 2008 ; l’on apprenait, au mois de juillet dernier, l’arrêt total du four V mis en service (un fleuron technologique) en 1999 et l’arrivée in situ du flaconnier Saverglass. La situation est préoccupante et le mécontentement est général à l’intérieur de l’entreprise.”

 

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