LIBERTE 62 - “LA LOI DATI NE RÉPOND AUCUNEMENT AUX PROBLÈMES POSÉS”

Publié le par Liberté 62



Jean-Claude Danglot, sénateur PCF du Pas-de-Calais, visite les prisons de Béthune et de Longuenesse


LA LOI DATI NE RÉPOND AUCUNEMENT

AUX PROBLÈMES POSÉS”

Par Pierre Pirierros

 

 

Lors du point de presse à

Béthune. Photos Liberté 62

 







LA surpopulation dans les prisons françaises dépasse le cadre hexagonal et la Cour européenne des droits de lʼhomme fustige régulièrement cet état de fait, le gouvernement et la droite au lieu de prendre en compte les rappels constants à la dignité humaine sʼenfoncent dans des pratiques ancestrales tout en “distillant” quelques règles comme le bracelet électronique.

Tout reste en deçà des revendications des personnels des prisons. En effectuant, une visite dans deux prisons du Pas-de-Calais, Jean-Claude Danglot, sénateur PCF, en est ressorti bouleversé par les conditions de détention tout en dénonçant lʼobsession sécuritaire déployée par la ministre de la Justice et ses services.

Jean-Claude Danglot a été reçu par les directions de Béthune et de Longuenesse. Le statut de citoyen détenu implique la reconnaissance et lʼexercice des droits fondamentaux du citoyen, le droit au travail et la nécessité de développer le travail en prison et lʼapplication de la législation du travail (contrat de travail, droit de représentation principe dʼun salaire minimum) sont des exigences développées par Jean-Claude Danglot lors de ses rencontres récentes avec les syndicalistes CGT et les directions des maisons dʼarrêt de Béthune et du centre pénitentiaire de Longuenesse. Bien sûr, rien ne peut opposer la situation faite aux détenus aux effectifs des surveillants.

En cette période de récession budgétaire, bien des problèmes provoqués par la baisse de ces mêmes effectifs recouvrent les préoccupations des personnels des maisons dʼarrêt, centres de détention et centres pénitentiaires. Il nʼy a pas, en France, de volonté pour trouver des peines de substitution, ni de travail sur les préparations des sorties ou sur les longues peines.

Rachida Dati, ministre de la Justice, va à contre-courant de la réinsertion, marginalise les détenus et interdit presque toute future embauche. Instaurer des peines minimales, cʼest interdire aux juges de faire preuve de discernement, cʼest remettre en cause leur fonction. La droite a échoué et nʼest pas parvenue à lutter efficacemment à lʼinsécurité et lʼautre pendant de cette situation se passe dans les prisons françaises.

 

Béthune, le record de France

 

Béthune détient le record de France en ce qui concerne la surpopulation, nous précise le sénateur communiste ; il y a, en effet, 410 détenus pour 180 places, voilà. 87 détenus entrent dans la nomenclature des bracelets électroniques, la date annoncée est fixée au 15 septembre, mais dans quelles conditions et comment ? Que sont réellement les peines plancher.”

Joël Kmieczak, secrétaire de lʼUGPS CGT ne dit pas autre, chose. Cʼest lui avec les syndicalistes de Longuenesse, Pascal Marié et Luc Rody, secrétaire national de la CGT, qui a reçu Jean-Claude Danglot et Jean-Luc Flahaut, assistant parlementaire. “Nous sommes un effectif de 42 actuellement, dit le syndicaliste de Béthune, en travaillant six jours sur sept avec un paquet d’heures supplémentaires, pour lesquelles nous ne sommes pas encore payés. Il y a une dizaine de postes vacants et des mesures sont annoncées pour la fin de l’année mais la réalité ne peut souffrir d’aucun manque car la vie dans une prison, c’est une micro-société. Aucun effet d’annonce ne peut remplacer la nomination de personnels par le ministère. Même si à Longuenesse, les bâtiments sont plus récents, la même problématique demeure pour les 373 détenus pour 183 places. Le sénateur communiste du Pas-de- Calais va intervenir pour le renforcement du personnel, car chez nous, notre département est à la traîne, et est encore plus maltraité que le reste de la France. L’insécurité est une des premières préoccupations de la population et un des thèmes majeurs de la vie publique. C’est légitime, car le droit de vivre en sécurité conditionne, pour une large part, la possibilité de vivre ensemble dans l’exercice des libertés. Le besoin de sécurité est indissociable de l’exigence de justice et d’égalité”

Surpopulation, insalubrité, liste dʼattente au parloir, ces mots reviennent sans cesse dans les interventions des délégués syndicaux CGT. Il faut considérer la question de la sécurité des personnels comme une immense question de société qui appelle des mesures immédiates et, indissociablement, des réponses globales qui sʼattaquent aux causes du mal. Car lʼinsécurité nʼest pas un phénomène à part de la situation politique et sociale. Il y va du renforcement des liens sociaux. Il y a une liste dʼattente pour tout, pour accéder à un travail, pour faire du sport, pour le parloir... À Béthune, la surpopulation se double dʼun déficit dʼencadrement.

 

La loi manque d'ambition

 

La loi, souligne Jean-Claude Danglot, ne répond aucunement aux problèmes qui sont posés car elle manque d’ambition, puisque la ministre sait qu’elle ne disposera pas des moyens nécessaires La grande réforme pénitentiaire attendra encore. En tant que parlementaire, j’interviendrai dans le débat au Sénat avec l’objectif de faire adopter des améliorations à ce texte en l’état peu ambitieux. À terme, il y a la volonté du gouvernement de privatiser également le bracelet électronique via des officines dont le seul souci sera la rentabilité !”

 

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