LIBERTE 62 - LE CHOIX DE L'ACTION

Publié le par Liberté 62

FÉDÉRATION DU PAS-DE-CALAIS DU PCF

LE CHOIX DE L'ACTION

 

Les communistes ne préparent pas leur congrès en vase clos et donnent priorité au rassemblement de tous ceux qui sont touchés par la politique gouvernementale et patronale. La manifestation du 6 décembre à Lens peut aider à faire grandir la mobilisation.

 

Par Jean-Michel Humez

 

A quelques semaines de rendez-vous aussi importants que le congrès du PCF ou la manifestation organisée le 6 décembre à Lens par la Fédération du Pas-de- Calais du PCF, une rencontre avec la presse locale n'apparaissait pas superflue. Il est visible que le PCF est totalement interdit d'expression dans la plupart des médias nationaux et une rencontre avec les journalistes locaux permet tant soit peu de rectifier cette anomalie.

Lundi, donc dans les locaux de la Fédération, Jean-Claude Danglot, secrétaire fédéral a mis l'accent sur un certain nombre de points qui font l'actualité desmilitants communistes. En rappelant que le 34èmeès du PCF se déroulera du 11 au 14 décembre à Paris, le responsable fédéral a souligné qu'une première étape a été franchie les 29 et 30 octobre derniers avec la consultation des adhérents.

Celle-ci s'est traduite par une volonté majoritaire des communistes du Pas-de-Calais de se placer sur une ligne de changement d'orientation nationale et notamment stratégique vis-à-vis du PS (lire nos précédentes éditions).

Pour Jean-Claude Danglot, si les communistes en décembre 2007 se sont majoritairement prononcés pour le maintien du PCF, il n'en reste pas moins vrai que certaines manoeuvres persistent pour revenir sur cette décision. Le responsable fédéral souligne que le principal reproche fait au texte national est de “poursuivre une stratégie de participation gouvernementale qui inévitablement nous place sur l'alternance de 2012 et à la remorque du PS”. Sans entrer dans le détail sur le congrès du PS, Jean-Claude Danglot considère que le courant majoritaire reste celui du soutien à l'Europe ultralibérale et au traité de Lisbonne. Il revendique donc “une autonomie politique du PCF en se fixant des objectifs qui correspondent à sa nature historique d'être avant tout un parti anticapitaliste”. Cela passe par un retour à certains fondamentaux comme un projet socialiste qui identifie le changement de société, établit un programme populaire, redéfinit les nationalisations, se réaccapare du marxisme et travaille à la construction du rassemblement du peuple de France par les luttes. Cela est d'autant plus urgent et nécessaire que la crise financière montre à quel point le capitalisme dans sa phase de mondialisation a atteint ses limites. Le responsable fédéral a considéré que toutes ces questions doivent être au coeur du congrès départemental qui se tiendra les 29 et 30 novembre à Divion au même titre que la vie fédérale, l'élection de la nouvelle direction et de la délégation départementale au congrès national.

 

Les communistes mobilisent contre la crise

 

Le responsable fédéral a insisté sur le fait que le congrès national ne peut se dérouler en vase clos alors que la situation s'aggrave pour le plus grand nombre. Si Nicolas Sarkozy multiplie les discours, parfois tonitruants, contre les “déréglementations ”, contre le “capitalisme financier ”, pendant ce temps-là , la“déréglementation ”, c'est à dire la casse des droits sociaux et démocratiques, se poursuit à un rythme accéléré. Faisant allusion au projet de travail du dimanche, à la réduction de crédits pour les services publics et au 30.000 suppressions d'emplois qui y sont programmés, aux licenciements dans l'industrie, Jean-Claude Danglot dénonce l'utilisation de la crise pour pressurer plus encore les salariés, les chômeurs et les retraités.

Certes, Nicolas Sarkozy est parfois contraint à quelques reculs comme l'ajournement du projet de privatisation de la Poste, l'essentiel de la politique gouvernementale reste d'actualité. Elle fait encore plus de mal dans le Pas-de-Calais, département délaissé par les gouvernements successifs et victime de la quasiinertie des parlementaires socialistes. Jean-Claude Danglot rappelle que la Fédération du Pas-de-Calais du PCF a engagé quelques actions dans le secteur de l'automobile qui se poursuivront le 14 novembre à Lewarde par une rencontre régionale avec les syndicalistes. Il souligne que, sans son industrie, le Pas-de-Calais perdra son rang de grand département.

Le Bassin minier est un exemple de la misère générée par la casse industrielle. C'est dans ce contexte que la Fédération du Pas-de-Calais a décidé d'organiser une manifestation le samedi 6 décembre à 10h30 à Lens. L'objectif est de montrer visiblement la colère qui grandit dans les entreprises, les écoles, les universités, chez les familles modestes. Les communistes invitent donc tous ceux qui veulent exprimer leur exaspération et leur volonté de changer de politique - du simple citoyen, aux syndicats d'entreprises et d'enseignants en passant par les partis politiques de gauche et les associations locales - à venir nombreux à ce rendezvous de lutte populaire.

 

Les élus ne veulent pas être les “boucs émissaires” de la crise

 

Dominique Watrin, responsable départemental des élus communistes et républicains, prit à son tour la parole pour dénoncer la politique gouvernementale qui pose problème aux collectivités locales. L'élu communiste estime que cette manifestation du 6 décembre doit permettre aux élus de faire entendre leur voix haut et fort. Chez les élus, il y a le sentiment profond que le gouvernement les traite comme des boucs émissaires.

Pour Dominique Watrin, qui a qualifié le projet de loi de finances pour 2009 de “régression”, les élus locaux ne sont plus rien d'autres que “des variables d'ajustement ” avec le gel des dotations, les nouvelles exonérations de taxe professionnelle sur les investissements des entreprises... autant de décisions qui visent à faire retourner la colère des habitants contre les collectivités territoriales. L'élu communiste ajoute à cette situation déjà sombre le fait que le gouvernement vise à remodeler les territoires avec la menace de suppression des départements. Avant de terminer son propos, il rappelle que le Pas-de-Calais, qui est déjà sous administré (-25% de fonctionnaires par rapport à la moyenne nationale) risque de subir le non remplacement d'un fonctionnaire sur deux.

En ce sens, la manifestation n'aura pas seulement le souci de porter la protestation mais d'aider à imposer une alternative à ce désastre programmé.

 

Publié dans Politique

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