SCHÉMA RÉGIONAL DE DÉVELOPPEMENT ÉCONOMIQUE-Y REPLACER EN PERMANENCE LA PREOCCUPATION SOCIALE

Publié le par Liberté 62

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Liberté 62 n°795 - Le 8 Février 2008- 6 –
Social

 

SCHÉMA RÉGIONAL DE DÉVELOPPEMENT ÉCONOMIQUE

Y replacer en permanence la préoccupation sociale

Par Pierre Pirierros



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Développement économique et revendications sociales, la mobilisation des salariés est un atout majeur dans notre région.

OUTIL d’accompagnement ? Moyen pour les salariés de continuer la lutte ? Prise en compte des grandes revendications sur la “sécurité, emploi, formation” ? Tout cela est en débat et nous avons pu le constater lors de la deuxième Conférence régionale qui s'est tenue à Lille le 31 janvier dernier. Décorum simplifié, projections de vidéos sous forme de slogans, prises de paroles d'élus et d'institutionnels, mais aussi des acteurs du paysage économique, cette Conférence fait sienne la mise en place du Schéma régional de développement économique.

La Région Nord/Pas-de-Calais a, donc, mis en oeuvre ce Schéma à l'automne 2005, cela faisait suite à la loi de décentralisation d'août 2004. "Notre ambition, soulignent les élus communistes, doit se situer dans une évaluation de nos dispositifs d'aides économiques aux entreprises dans un souci d'efficacité sociale et économique en faveur d'un développement équilibré et juste du territoire régional. Dans notre région, il existe plusieurs dispositifs d'aides aux entreprises qui émanent de la Région, des Départements, des Communes, d'intercommunalités, de l'État ou de l'Europe. Cela témoigne à la fois de l'intérêt des différents acteurs institutionnels ou privés envers le développement économique et l'emploi, mais également peut être d'une dispersion qui parfois signifie perte d'efficacité ou saupoudrage sans parler d'effet d'aubaine". La question fondamentale qui est dans toutes les têtes est celle de la prise en compte des revendications économiques, sociales, humaines et non pas un alignement sur des politiques qui tournent le dos au chômage, à la précarité et à l’exclusion.

Les syndicalistes que nous avons rencontrés lors de cette Conférence, Agnès Le Bot, secrétaire du comité régional CGT, Philippe Détrez, secrétaire de la CGT du Nord, Hervé Caux, secrétaire adjoint de la CGT de la Chambre de commerce de Calais précisent : "La réalité dans le Nord/Pas-de-Calais est telle que l'emploi y occupe une place prépondérante avec un taux de chômage supérieur à la moyenne nationale ; les salariés de tous les secteurs sont en attente d'autres types de réponses face aux problèmes qui les assaillent." La contre-offensive des salariés s'appuie sur des revendications fondamentales qui recouvrent l'ensemble des préoccupations d'aujourd'hui, emploi, pouvoir d'achat, droits sociaux, retraites, salaires, conditions de travail, code du travail, sécurité sociale, garantie des services publics. Marquer un coup d’arrêt à l’entreprise de liquidation des emplois est une ambition tout à fait légitime défendue par les syndicalistes et notamment par ceux de la CGT. La partie visible de l’iceberg est la situation faite aux salariés de Metaleurop, d’Auchelaine, de la dentelle de Calais, de la Chimie, des papeteries de Maresquel, de Corbehem. Un syndicaliste de la Chimie-CGT dit combien son secteur d’activités connaît des disparités sociales d’un secteur à un autre et l’emploi est là aussi, la pierre d’achoppement. À l’École, les contraintes budgétaires imposées ne peuvent que conduire au démantèlement sanitaire. L’emploi, la formation, les salaires, la reconnaissance des qualifications, les conditions de travail, le service public, sont les préoccupations de tous les personnels de Santé. Le contrôle des fonds publics versés aux entreprises est une exigence qui, en période de casse de l’emploi, gagne du terrain et pas seulement chez les syndicalistes et les salariés concernés. Aussi, la plus grande des transparences est une garantie pour avoir toutes les cartes en mains et toutes les données économiques afin d’obtenir une information des plus fiables. L’avenir des services publics est une question centrale de l’alternative au libéralisme.

On ne peut pas prétendre mettre l’économie au service du social sans remettre en cause les dégâts causés par les tenants du libéralisme.

Au contact du monde du travail

"Comment s’imprégner du terrain pour poursuivre le dialogue avec le monde ouvrier ?” Cette réflexion a pour mérite d’aller à la rencontre de celles et ceux qui vivent les difficultés sociales au quotidien, dans leurs entreprises, leur territoire, leurs communes. Alain Bruneel, président de la commission de développement économique du Conseil régional, va à la rencontre du monde du travail dans les différents bassins d’emplois (quatorze pour le Nord/Pas-de-Calais). L’échange et le dialogue sont irremplaçables. À Saint-Omer, c’est un dialogue fructueux qui s’est établi avec les papetiers et les salariés d’Arc International. Arc International dont les postes de travail sont mis à mal par une stratégie délibérée de renoncement, encadrée par un accord de méthode, synonyme de dégraissage et de recul social. Le calage du plan de sauvegarde, à Arc International, s’articule autour de l’accord de méthode signé le 21 décembre 2004, avec les effectifs de juillet 2004, (11700), qui faisait suite à l’annonce des 2659 suppressions d’emploi qui se vont se traduire par 4000 suppressions d’emplois, d’ici 2008. En pleine tourmente, la direction confirme le chiffre de 982 salariés en sureffectif, dont 562 départs à gérer au titre du plan 2004-2008... Quant à la gouvernance du Schéma, l’idée d’y associer les partenaires sociaux est un point positif à condition que les forces sociales trouvent pleinement leur place.

ALAIN BRUNEEL (PCF) À LA CONFÉRENCE RÉGIONALE : “Agir sur le réel

DANS une période où l’ancien se meurt et le nouveau parvient difficilement à voir le jour, il nous faut, ensemble, à l’échelle régionale, replacer en permanence la préoccupation sociale au coeur des politiques de développement. Certes, l’avenir dure longtemps mais avec notre schéma, nous devons nous atteler à agir sur le réel pour dessiner les contours d’une société qui ne peut trouver son équilibre et son statut que si chaque acteur a conscience de sa part de responsabilité collective. Plus particulièrement, en matière de bilan d’activité 2007 de notre schéma, je constate avec satisfaction que notre Région rattrape, petit à petit, son retard en matière de création d’entreprises avec, aussi, un soutien spécifique de notre institution en faveur de l’artisanat. Au-delà de ce constat positif, il nous faudra penser à structurer des actions spécifiques pour apporter auprès de ces entreprises TPE, PME la logistique nécessaire pour les aider à intégrer dans leur stratégie de développement la thématique GPEC afin de mieux anticiper les aléas des mutations économiques. Rappelons, qu’en France, nous disposons de nombreuses TPE, PME, mais qui, malheureusement, n’ont pas les dimensions suffisantes pour se positionner dans le champ des marchés européens et mondiaux et cela pose un réel handicap pour notre économie régionale et nationale.

À ce titre, la puissance publique peut jouer un rôle moteur pour structurer des démarches de mutualisation des activités et de soutien en matière de Recherche-Développement. Par ailleurs, nous devons continuer et accélérer notre travail d’information sur la valorisation de nos dispositifs d’aide à la création d’entreprises afin que chacun puisse obtenir le même degré d’information. En effet, l’information circule toujours de manière inégale selon les territoires. C’est pourquoi, je pense qu’il serait nécessaire qu’une partie de nos services régionaux puisse être décentralisée sur les bassin d’emploi afin de mieux appréhender les réalités territoriales. Des lieux identifiés « Région » sur les territoires pourraient être des éléments de progrès pour rendre lisibles nos politiques. Concernant nos pôles de compétitivité, soulignons qu’un protocole d’accord sera prochainement signé entre les différentes gouvernances des pôles afin que notre institution régionale puisse être associée, en amont, sur le projets qui seront développés.

Néanmoins, maintenant il faut se battre pour obtenir la possibilité d’intégrer, dans le champ décisionnel, les partenaires sociaux qui, malheureusement, sont laissés au bord du chemin tout en revendiquant que la thématique CGPEC et la notion ressource humaine puissent être développées au sein de la réflexion collective des pôles de compétitivité.

 

 

 

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